LE PRÉSIDENT a réaffirmé son intention de créer un cinquième risque de la Sécurité sociale pour la dépendance. « Nous déciderons, cet été, de la création d’une 5e branche consacrée à la dépendance. Ce sont des sommes considérables, il va falloir trouver des moyens, a indiqué Nicolas Sarkozy. Est-ce que c’est de l’assurance, de la CSG, de la reprise d’héritage, un jour férié supprimé ? Je ne ferme aucune porte pour le financement. Nous aurons ce grand débat sur la dépendance, il y aura vraisemblablement un panier de financements. »
Le chef de l’État a été interpellé par le Dr Simone Farjas, médecin généraliste à Lamastre, en Ardèche, sur la difficulté à maintenir des médecins et des services publics dans des zones rurales. Le président a alors repris les principales conclusions du rapport que lui a remis Élisabeth Hubert sur l’avenir de la médecine de proximité.
« Le problème est double, lui a répondu Nicolas Sarkozy. Il y a trop de médecins dans certaines régions et il y a des spécialités qui sont délaissées. » Le président de la République a réaffirmé ne pas croire à la coercition. « On ne peut pas obliger quelqu’un à venir exercer en Ardèche s’il n’en a pas envie », a-t-il confié. Il a rappelé avoir programmé la mise en place de 400 contrats d’engagement de service public (CESP) dont 250 ont déjà été signés. Ces contrats permettent à l’étudiant ou à l’interne en médecine de bénéficier d’une bourse de 1 200 euros bruts pendant ses études. En contrepartie, celui-ci doit exercer dans une zone sous-dotée pendant la même durée que celle pendant laquelle il a bénéficié de l’allocation.
Nicolas Sarkozy a rappelé que la France allait « multiplier les maisons médicalisées ». « Nous allons également changer le mode de rémunération des médecins ». Pour redonner envie aux jeunes de devenir médecins généralistes, le chef de l’État a par ailleurs indiqué que leur formation bénéficierait davantage de stages en ambulatoire en médecine générale.
Enfin, le président de la République s’est déclaré ouvert à un débat sur le financement de la protection sociale. Il n’a pas écarté l’idée d’une TVA sociale. « Ce sont des questions très lourdes que je ne refuse pas par principe », a indiqué Nicolas Sarkozy, qui ne pense pas que cela puisse être fait « tout de suite parce que ça doit être préparé, réfléchi. » Le président a jugé intéressante l’idée d’élargir le financement de notre protection sociale en taxant la consommation.
Ce rendez-vous télévisuel intervenait alors que seulement 31 % de Français lui font confiance, selon le baromètre mensuel CSA du 2 février.
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