IL N'EST GUERE BESOIN de rappeler le lien entre baisse du LDL cholestérol et réduction des événements cardio-vasculaires, la relation étant quasiment linéaire. En revanche, il faut insister sur les données les plus récentes qui s'accumulent en faveur de la stratégie « lower is better », autrement dit d'un traitement intensif. Ainsi, une métaanalyse récemment publiée par Law montre que pour une durée de suivi de trois à cinq ans, une réduction moyenne de LDL cholestérol de 1 mmol par litre entraîne une réduction de 31 % des accidents cardio-vasculaires, alors que la réduction moyenne de 1,6 mmol/litre entraîne une réduction de 50 % (p < 0,001). Plus particulièrement, entre trois et cinq ans, le risque d'événements est de 19 % quand le LDL cholestérol est compris entre 0,2 et 0,7, de 31 % entre 0,8 et 1,4 et de 50 % au-delà de 1,5 mmol.
La comparaison entre un traitement intensif visant une réduction importante du LDL cholestérol et un traitement conventionnel montre la supériorité de la première stratégie quel que soit le critère principal de jugement : l'étude Asap portant sur l'épaisseur intima media, l'étude Reversal évaluant l'athérome coronaire par ultrasonographie endovasculaire (Ivus), et enfin l'étude Prove-It étudiant la survenue d'événements cardio-vasculaires majeurs dans un groupe de patients particulier présentant un syndrome coronaire aigu.
Toujours trop de patients non contrôlés.
Malgré l'accumulation de ces preuves, diverses études montrent qu'un fort pourcentage des patients hypercholestérolémiques demeurent non ou insuffisamment contrôlés. Ainsi, une étude réalisée par l'Urcam Ile-de-France, chez des patients traités par statines depuis au moins un an, a montré qu'en prévention primaire près de un patient sur deux n'était pas à son objectif de LDL cholestérol. Une proportion qui approche même les deux tiers en prévention secondaire. Il est donc primordial, conclut le Pr Eric Bruckert (Pitié-Salpêtrière), d'amener le plus grand nombre de patients aux objectifs recommandés avec des traitements offrant le meilleur rapport efficacité/tolérance.
Les atouts de Crestor.
Comme l'a souligné le Dr Asri Benkritly (directeur médical cardiologie et métabolisme, AstraZeneca), Crestor se caractérise par une réduction plus importante du LDL cholestérol dès la dose de 10 mg et par une augmentation supérieure du HDL cholestérol, cela en raison d'une plus forte affinité pour le site actif de l'HMG CoA réductase. Cela a bien été démontré par l'étude Stellar qui a comparé, en ouvert et en groupe parallèle, sur six semaines, la rosuvastatine aux autres statines chez 2 268 patients. On constate ainsi qu'à la dose de 10 mg, Crestor réduit de 46 % le LDL cholestérol, ce qui est statistiquement supérieur à la réduction obtenue par les autres statines aux mêmes doses ; même différence significative pour le LDL cholestérol. Enfin, 82 % des patients atteignent les objectifs américains de LDL cholestérol à six semaines avec 10 mg de Crestor.
Au plan de la tolérance, celle-ci apparaît comparable à celle des autres statines, avec moins de 3 % de sortie d'essais pour événements indésirables et une très faible incidence des cas de myopathie et une faible incidence des cas d'augmentation d'enzymes hépatiques.
Le développement clinique de Crestor a déjà fait l'objet de 33 études de phase I et de 27 études de phases II et III, l'étude de tolérance ayant porté sur 12 569 patients. Cependant, ce programme de développement est très loin d'être terminé, puisque le programme Galaxy portant sur plus de 40 000 patients se répartit en trois groupes d'étude (dont les noms évoquent tous l'espace) : étude évaluant l'ensemble des paramètres lipidiques et inflammatoires (en particulier la CRP) ; études évaluant l'évolution de la maladie athéromateuse et études analysant la survenue d'événements cardio-vasculaires majeurs chez des patients porteurs d'une maladie au cours de laquelle le bénéfice d'une statine n'a pas encore été établi. En effet, AstraZeneca n'a pas souhaité répéter des études déjà faites avec d'autres statines mais élargir le champ sur le domaine des maladies cardio-vasculaires.
La France occupera une place importante dans ce développement clinique à travers un programme (Astral, diverses études de morbi-mortalité, une étude portant plus spécifiquement sur l'éducation thérapeutique), des études auxquelles participeront de très nombreux cardiologues, endocrinologues et généralistes français.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature