S I l'on en croit les travaux d'une équipe californienne publié dans « Nature », l'érythropoïétine aurait un effet neuroprotecteur et pourrait devenir un traitement de l'AVC.
L'érythropoïétine naturelle, on le sait, est une cytokine produite par les reins, qui régule l'érythropoïèse, ce qui explique l'anémie des insuffisants rénaux. On sait moins qu'elle est également produite par le cerveau en réponse à un stress oxydatif, sous l'effet du facteur 1 inductible par l'hypoxie.
L'équipe de Stuart Lipton et Murat Digicaylioglu a maintenant élucidé la cascade d'événements qui suit la production d'érythropoïétine par le cerveau. L'activation des récepteurs à l'érythropoïétine médie l'activation de la kinase JAK-2. Celle-ci phosphoryle alors l'inhibiteur de NF kappa-B, permettant ainsi la translocation de NF kappa-B dans le noyau cellulaire où il dirige la transcription de plusieurs gènes neuroprotecteurs.
« Maintenant que nous savons que l'érythropoïétine est réellement un neuroprotecteur et que l'hypoxie et le monoxyde d'azote peuvent l'activer, nous pouvons étudier les moyens d'adapter cette molécule déjà largement utilisée (NDLR : chez les dialysés notamment) au traitement de l'AVC et d'autres troubles neurodégénératifs », estime Stuart Lipton. « Bien que l'érythropoïétine endogène augmente après un AVC, nous pouvons encore gagner une neuroprotection si on la donne sous forme exogène quelque temps plus tard, puisque les dégâts liés à l'AVC continuent de se produire plusieurs jours après l'accident initial. »
« Nature », 2001 ; 412 : 641-647. Lire le « Lancet » du 11 août 2001, p. 477 (rubrique « Science and Medicine »).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature