D ECIDEMENT, les cellules souches médullaires semblent avoir un potentiel énorme : un nouveau travail publié dans « Stroke » du mois d'avril (équipe de Michael Chopp, Detroit et Rochester, Etats-Unis) montre qu'elles favorisent la récupération neurologique chez des rats ayant un accident vasculaire cérébral (AVC) expérimental.
Après AVC, des rats ont reçu, soit à J1, soit à J7, une perfusion de leurs propres cellules souches du stroma médullaire, qui avaient été prélevées, puis cultivées ; d'autres rats, servant de contrôle, n'en ont pas reçu.
Tous les rats ont eu un bilan neurologique avant l'AVC, puis régulièrement jusqu'à cinq semaines après l'AVC. Résultat : au bout de quatorze jours, les rats traités avaient récupéré complètement ou presque complètement. La récupération a été identique chez tous les rats traités, qu'ils aient reçu les perfusions de cellules souches à J1 ou à J7 ; cette « fenêtre » est intéressante dans d'éventuelles perspectives d'application de ce traitement à l'homme : certains patients peuvent être instables pendant les deux premiers jours, ce qui peut faire hésiter à prélever de la moelle osseuse ; de plus, cela laisse penser que le traitement pourrait être utile même après un accident ischémique transitoire (AIT).
Les chercheurs estiment que leurs travaux laissent espérer des applications chez l'homme dans l'AVC et même dans d'autres maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson, les traumatismes de moelle épinière et les traumatismes cérébraux.
Cela dit, on ne sait pas comment marchent ces perfusions de cellules souches. On a constaté sur les biopsies des rats traités que les cellules ont migré au contact de la zone cérébrale lésée, ainsi que dans les réseaux vasculaires entourant d'autres organes majeurs, dans la moelle osseuse elle-même et la rate. On ne peut pas écarter que, dans le cerveau, les cellules souches remplacent les cellules lésées ; mais le plus vraisemblable, estiment les auteurs, est que, au voisinage des lésions, elles sécrètent des substances qui permettent aux cellules cérébrales endommagées de se réparer elles-mêmes.
« Stroke », avril 2001.
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