T RES bien racontée par O. Chassany et J.-M. Segrestaa (hôpital Lariboisière) dans la rubrique « Raisonnement médical » de « la Presse médicale », l'histoire est celle d'un homme de 69 ans qui, devant se faire opérer de la prostate - c'est ce qu'a conseillé l'urologue consulté -, vient prendre l'avis d'un ami médecin.
Cet homme dort six heures par nuit et se lève trois fois. C'est beaucoup, effectivement. Pourtant, dans la journée, il peut tenir entre quatre et cinq heures et n'est pas obligé de pousser pour uriner.
Il y a trois ans, à l'occasion d'une prostatite, l'échographie avait montré une hypertrophie modérée de la prostate. Une nouvelle échographie datant de trois mois montre le même aspect. Un traitement par les plantes n'a pas amélioré les troubles nocturnes.
Au toucher rectal, la prostate est modérément hypertrophiée. Il n'y a pas de signe de cancer. L'urodynamique montre une manométrie parfaitement normale.
Tout cela est de plus en plus intriguant. On demande alors au patient ce qu'il boit. Depuis des coliques néphrétiques, trente ans auparavant, il suit scrupuleusement une cure de diurèse, à base de thé : 2 bols le matin, 1 grand bol à 11 heures, 1 autre à déjeuner, 1 très grand bol à goûter et un autre tard dans la soirée.
Ce patient avait donc des apports liquidiens trop importants. De plus, le thé a des propriétés diurétiques. Enfin, cet homme est un septuagénaire : avec l'âge, le cycle de l'ADH (qui fait que, chez le sujet jeune, la diurèse diurne est le double de la diurèse nocturne) s'atténue, d'où égalisation voire inversion des diurèses.
« La Presse médicale », du 3 mars 201, pp. 389-390.
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