ORIGINAIRE de Londres, où elle est née en 1941, Norma Winstone a fait de l’exigence l’une de ses principales qualités de travail. D’autant que cette ancienne membre du trio Azimuth (avec son ex-mari John Taylor, au piano, et Kenny Wheeler à la trompette), adore relever les défis avec la collaboration de musiciens inattendus. À la tête de son trio européen – Klaus Gesing (clarinette basse, saxe soprano, Allemagne) et Glauco Venier (piano, Italie) – elle vient de faire paraître « Stories To Tell » (ECM/Universal). C’est la suite logique de « Distances » (ECM/Universal), qui avait obtenu le prix de meilleur disque de jazz vocal décerné par l’Académie du jazz en France en 2008. Même approche vocale, pure et éthérée, partagée et soutenue par des partenaires minimalistes et collectifs sur un bel ensemble de ballades de jazz et de morceaux à consonance classique ou traditionnelle. De belles et remarquables histoires à raconter à trois.
Jeunes et prometteuses.
Les jeunes chanteuses, qui sont de plus en plus légion, offrent souvent des premiers disques prometteurs avant de rejoindre une certaine forme d’anonymat ou d’embrasser d’autres horizons musicaux plus lucratifs que le jazz.
Née en Suède, adoptée par la France, Fredrika Stahl est à classer dans la catégorie des chanteuses de pop jazz ou pop soul, pour qui la mélodie sert de credo. L’écoute de son dernier CD, « Sweep Me Away » (Columbia/Sony Music), accentue ce sentiment, d’autant que, dans la plupart des morceaux, la chanteuse, à la voix apparemment fragile mais très posée, est accompagnée d’un orchestre à cordes qui vient renforcer des musiciens de studio réunis sous la baguette du pianiste de jazz Eric Legnini. Parfaitement gentillet.
Canadienne originaire de Jamaïque, Kellylee Evans a remporté en 2004, le prestigieux concours Thelonious Monk Jazz Vocals, grâce à une très agréable voix de velours parfaitement adaptée au « smooth jazz » qu’elle pratique, même si, pour son dernier album, enregistré notamment en compagnie de François Moutin (contrebasse) et André Ceccarelli, « Nina », elle a décidé de rendre hommage à la poignante chanteuse de jazz que fut Nina Simone, avec également des reprises de Duke Ellington, des frères Gershwin et le fameux « Ne me quitte pas » de Jacques Brel. Des standards adaptés à une certaine forme de pop jazz et de variété (1).
À 16 ans, la Canadienne Nikki Yanofsky, qui s’est fait connaître en chantant l’hymne des jeux Olympiques de Vancouver en 2010, pourrait bien être l’une des prochaines révélations de la planète jazz vocal. Auréolée d’articles élogieux dans la presse spécialisée américain, l’adolescente est une synthèse inespérée et inattendue entre Judy Garland et Ella Fitzgerald – rien que çà ! – à qui elle a emprunté, avec force élégance et un authentique sens du swing, le célèbre « scat », comme le prouve son premier CD, « Nikki » (Decca/Universal, sortie le 20 septembre). Le disque est un astucieux mélange de reprises – « Take The "A" Train », « I Got Rhythm », « Over The Rainbow », ballades pop et morceaux R&B – et de compositions originales. Une toute jeune femme en route vers la gloire ? À suivre...
(1) Paris, Sunside , le 15 octobre. Toulouse, Jazz sur son 31, le 16 octobre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature