Faut-il y voir un signe pour le monde de la santé ? En début de semaine, le président a en tout cas mis la barre très haut, plaçant la Sécurité sociale, « avec priorité donnée à la santé », parmi les trois piliers de son « pacte de solidarité » censé compenser un « pacte de responsabilité » perçu comme un cadeau au patronat. Hollande n’en a, bien entendu, pas dit davantage. Mais il a très clairement signifié que le nouveau gouvernement serait aussi jugé à l’aune de sa politique sociale. à bon entendeur, salut ! L’équipe Valls va donc devoir se montrer plus attentive que la précédente à l’emploi, à l’éducation, mais aussi plus que jamais à la santé des Français et – on espère – aux conditions de travail de ceux qui les soignent !
Avec une telle feuille de route, ce gouvernement Valls a intérêt à se montrer imaginatif. Car le contexte ne porte guère aux largesses budgétaires. Et – un malheur n’arrivant jamais seul – au lendemain d’un second tour catastrophique pour le PS, l’INSEE vient d’annoncer un déficit public, tous comptes faits, beaucoup plus important que prévu… Ces deux tuiles ne sont certes pas pour rien dans la nomination de Manuel Valls à Matignon, mais elles vont l’obliger à bien vite retrousser ses manches. Bâtir une politique de santé dans une telle conjoncture relève en particulier de la quadrature du cercle. D’une part, ce gouvernement va devoir très vite devoir donner le « la » en présentant avant l’été la grande loi de santé publique qui donnera corps à la « Stratégie nationale de Santé ». Mais, de l’autre, les calculettes sont de sortie car on prête aux pouvoirs publics de vouloir économiser comme jamais sur les dépenses de santé. Les chiffres circulent sur des Ondam de folie : 2,4% aujourd’hui, mais peut-être 2% seulement ou même 1,75% pour 2015 ! L’obsession à peine dissimulée de Bercy étant de faire porter une quinzaine de milliards d’économies sur la Sécu sur la cinquantaine qu’il faudra trouver pour la fin 2017 !
Dans ce contexte, si l’on veut vraiment placer les généralistes au centre du jeu il va pourtant falloir trouver des moyens pour faire fonctionner les fameux « parcours patients ». Mais avec quels crédits ? Pour le nouveau gouvernement, il n’y a pas trente-six façons de résoudre l’équation : développement de l’HAD, essor de la chirurgie ambulatoire, fermetures de lits ou d’hôpitaux, redéfinition du panier de soins, responsabilisation accrue des assurés… En tout cas, on ne va pas se mentir. Seuls de vigoureux transferts de l’hôpital vers la ville permettront, à budget constant, d’asseoir les réformes de demain.
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