A Lyon, les agents des hôpitaux publics étaient peu nombreux dans le cortège des 7 000 manifestants recensés par la police, lundi 19 mai.
Alors que la grève du 13 mai avait été suivie par plus de 25 % du personnel des Hospices civils de Lyon (HCL), le taux de grévistes n'aurait pas, cette fois-ci, dépassé la barre des 15 %, indique-t-on à la direction du second CHU de France.
Ces taux sont toutefois contestés par les syndicats, qui accusent les autorités de minimiser l'ampleur de la contestation. Le sujet est d'autant plus sensible que le manque d'effectifs combiné aux réquisitions entraverait considérablement, selon eux, le droit de grève du personnel. « Il n'est plus possible de nous remplacer, même pour participer à une assemblée générale », explique Jean-Philippe Katz, secrétaire du syndicat FO. D'ailleurs, le pire est à craindre pour la période estivale : « On nous a d'ores et déjà annoncé que les remplaçants seraient peu nombreux et qu'un recours à l'intérim était exclu », explique-t-il. Les syndicats qui ont voté la reconduction de la grève et appellent à la manifestation du 25 mai à Paris, disent se mobiliser contre la réforme des retraites, mais aussi défendre un service public aujourd'hui gravement menacé. « Nous nous alignons progressivement sur le régime anglais », observe Jean-Philippe Katz, psychologue à l'hôpital Edouard-Herriot. « Les patients attendent un, voire deux, mois pour une consultation. Pire, on leur dit d'aller ailleurs pour avoir un rendez-vous plus rapide ». De son côté, le personnel médical affiche globalement sa « sympathie » face au mouvement, mais contrairement à l'AP de Paris, aucun comité de défense de l'hôpital public par les médecins n'a vu le jour aux HCL. Or, « s'ils s'organisaient sur ce mode-là, nos possibilités d'intervention seraient tout de même plus grandes », conclut le secrétaire de FO.
L'autre grève
Pour la seconde fois depuis le début du mois d'avril, le personnel de l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu à Lyon a manifesté sa colère, le 20 mai. Les grévistes protestent contre un plan de restructuration décrété par la direction de l'hôpital. Soumis aux restrictions budgétaires imposées par l'ARH, l'hôpital psychiatrique avait annoncé des mesures draconiennes, telles que la compression des effectifs, la suppression des embauches et des remplacements et la fermeture du service d'accueil familial thérapeutique. Un plan qui pourrait s'apparenter au chant du cygne annonçant la mort prochaine de l'hôpital psychiatrique.
C. F.
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