Trois publications dans le « JAMA » sur la chirurgie bariatrique montrent l’intérêt des interventions dans la prise en charge de l’obésité lorsqu’elles sont bien indiquées, chez les adolescents, les femmes, et pour les deux sexes au terme d’un suivi de 3 ans.
• Certains adolescents tirent un bénéfice de la chirurgie bariatrique, c’est ce que rapportent des auteurs dans le « JAMA Pediatrics ». Aux États-Unis, entre la fin des années 1990 et l’année 2003, le nombre des jeunes sévèrement obèses (IMC moyen de 50,5 kg/m2) s’est multiplié par 3. Thomas Inge et coll. (Cincinnati Children’s Hospital) ont passé en revue 242 adolescents (âge moyen de 17 ans) traités par chirurgie bariatrique. Plus de la moitié d’entre eux présentaient déjà une complication de l’obésité : cholestérol, apnée du sommeil, dorsalgies, HTA. Les auteurs constatent que, pour 92 % d’entre eux, cette prise en charge de leur surpoids ne s’assortit pas de complications majeures.
Plusieurs techniques
Différentes techniques de chirurgie bariatrique (bypass gastrique, gastrectomie verticale et anneau gastrique ajustable) ont été réalisées dans ce groupe de jeunes patients, « dont le profil de gravité excède celui des patients adultes inclus dans les études ». Aucun décès n’a été rapporté au cours de l’hospitalisation initiale ou dans les 30 jours qui ont suivi l’intervention. Des complications majeures telles qu’une réintervention sont constatées chez 19 patients (8 %), et des complications mineures (telles qu’une réhospitalisation pour réhydratation) chez 36 patients (15 %). « La morbidité est traitable et similaire à celle des adultes », souligne un éditorialiste.
• Les femmes traitées par chirurgie bariatrique voient leur sexualité s’améliorer, tout comme leur taux d’hormones reproductrices, avec aussi une meilleure qualité de vie. Ces observations sont publiées dans « JAMA Surgery », par David Sarwer et coll. (Université de Pennsylvanie), pour un groupe de 106 femmes ayant eu une chirurgie bariatrique, deux ans après l’intervention. Les femmes rapportent aussi une meilleure image d’elles-mêmes et moins de symptômes dépressifs. Un résultat intéressant, dans la mesure où beaucoup de patients obèses font état de modifications de leur fonctionnement sexuel, avec une réduction de leur satisfaction.
Après 3 ans de suivi
• Des résultats d’un suivi jusqu’à 3 ans après la chirurgie bariatrique, sont publiés par Anita Courcoulas et coll. (The Longitudinal Assessment of Bariatric Surgery Consortium, Université de Pittsburg) pour 1 738 patients. D’abord, on note une perte de poids substantielle chez des sujets souffrant antérieurement d’obésité sévère (IMC ≥ 35 kg/m2). La majorité de cette réduction de poids est survenue pendant la première année. Par ailleurs, les paramètres glucidiques, lipidiques et la tension artérielle sont améliorés. Peu d’études présentent des résultats sur une durée supérieure à 2 ans, observent les auteurs.
Au début de l’étude, l’IMC moyen des 1 738 participants était de 45,9 kg/m2. La perte de poids à 3 ans est de 31,5 % (22 kg) du poids de départ. La rémission d’un diabète préexistant est survenue chez 67,5 % des individus pour l’intervention par bypass gastrique et 28,6 % pour l’anneau gastrique ajustable. Les dyslipidémies sont en rémission respectivement dans 61,9 % et 27,1 % selon les deux types d’intervention. Pour l’HTA les chiffres sont de 38,2 % et de 17,4 %.
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