A l'essai dans les MST à gonocoque ou à Chlamydia

Aux États-Unis, le kit du partenaire

Publié le 17/02/2005
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CETTE EQUIPE américaine rapporte dans le « New England Journal of Medicine » une méthode originale de prise en charge des partenaires de patients traités pour une infection à gonocoque ou Chlamydia. Ils ont donné au sujet contact le traitement destinés à leur(s) partenaire(s) sous la forme de « paquets du partenaire ». Si le patient ne peut ou ne veut pas contacter son partenaire, un membre de l'équipe soignante lui téléphone et s'arrange pour qu'il aille chercher directement le paquet dans une des pharmacies participantes de l'essai.

Médicaments, préservatifs, informations, brochure.
Le paquet destiné aux partenaires de personnes ayant une gonorrhée contient une dose unique de 400 mg de cefixime et un sachet de 1 g d'azithromycine ; dans le cas d'une infection par Chlamydiae, le partenaire reçoit seulement de l'azithromycine. A côté de cela, et pour tous, se trouvent des préservatifs, une information sur les médicaments et, notamment, sur les effets secondaires, des instructions incitant à téléphoner à l'équipe soignante en cas de problème ou de question et, enfin, une brochure sur la prévention des MST où sont indiqués les centres de soins gratuits. Les partenaires n'ont donc pas eu d'examen clinique. Cette approche par délivrance directe a été comparée à la stratégie standard mise en place de longue date, consistant à conseiller au sujet index d'informer son ou ses partenaires qu'il existe un centre de soins gratuit des MST, et à inciter à la consultation.

Les infections traînantes ou récurrentes sont moins fréquentes.
L'étude randomisée a porté sur 5 252 patients. Après trois mois, les sujets dont les partenaires ont reçu le traitement par délivrance directe ont eu une meilleure évolution que si leurs partenaires ont suivi la voie standard de prise en charge. D'abord, les partenaires des patients du premier groupe sont plus nombreux à être traités. Ensuite, les infections traînantes ou récurrentes sont moins fréquentes chez les individus index inclus dans ce groupe. « C'est le résultat le plus convaincant en termes d'effets de la stratégie et de sa capacité à améliorer le contrôle des MST à l'échelle de la population », estiment les auteurs.
Une persistance ou une récurrence de l'infection est observée chez 10 % des premiers contre 13 % des seconds (RR de 0,76). L'effet est plus marqué pour la gonorrhée (3 % versus 11 %) que pour les Chlamydiae (11 % versus 13 %).
Les bienfaits de cette approche doivent être pesés par rapport aux effets délétères potentiels consécutifs au traitement des personnes sans examen clinique ni interrogatoire préalable. Les risques d'allergies et les effets secondaires des médicaments ne sont pas exclus, même si aucun événement de cette sorte n'a été rapporté dans l'étude, ni les infections par des germes ne répondant pas aux traitements prévus, notamment l'infection par le VIH. Une prise en charge mêlant les deux types d'approches mériterait d'être étudiée, concluent les auteurs.

Mattew Golden et coll. « New England Journal of Medicine », 17 février 2005, pp. 676-685 et éditorial pp. 720-721.

> Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7691