Antiquités
Quatre ventes de dessins sont organisées à Paris pendant la durée du salon, soit en tout près d'un millier d'uvres, dans une fourchette très large de 1 000 à 800 000 euros.
Chez Tajan (1), la vedette qui tient le haut de l'affiche - ou la une de la couverture - est une jeune chinoise savamment drapée dans un kimono de fantaisie sur une sanguine de Boucher et jouant avec un petit chat, le tout assorti d'une légende pleine de sous-entendus et estimé 30 000 euros. On attend deux fois plus d'une petite aquarelle de Fragonard représentant un parc italien, et deux fois moins d'un « Accident de voiture à la porte Saint-Denis » dont Boilly témoigne sur un lavis de 1807. Le Second Empire est très présent avec une série d'aquarelles en crinolines de Constantin Guys (entre 1 500 et 3 000 euros) et une réception aux Tuileries présidée par Napoléon III et Eugénie, sur une aquarelle d'Eugène Lami (25 000/35 000 euros) qui donne un aperçu de la fameuse salle des Maréchaux
La star de la vente Piasa (2), c'est une jeune vahiné dont Gauguin a fixé le profil sur un pastel, vers 1892 et dont on attend 600 000/700 000 euros. Tout pape qu'il était, et même par David, le portrait de Pie VII vaut beaucoup moins cher (15 000 euros). Celui de Bonaparte par Greuze (un lavis sur crayon dans un paysage) bien qu'un peu mou, pourrait atteindre 130 000/150 000 euros. Il s'agit, il est vrai, d'une reprise d'un portrait que le peintre avait fait en 1792 du jeune officier d'artillerie, alors inconnu. Autres uvres phares, un paysage de chasse de Le Lorrain, estimé 100 000/120 000 euros, et un paysage au pastel fusain de Berthe Morisot, dont on attend 30 000/45 000 euros. A côté de ces gros prix, on trouve aussi des choses charmantes et bien signées, par exemple une truculente scène de cabaret début XVIIe à 3 000/4 000 euros, trois petites marines au lavis d'Eugène Isabey à 800 euros pièce et un petit lavis de Fragonard crédité de 10 000/12 000 euros.
Honneur aux Italiens, chez Thierry de Maigret (3) : c'est le nom du Guerchin qui émerge, avec le petit portrait à la plume d'un homme chevelu, barbu et coiffé d'une calotte estimé 10 000/15 000 euros, mais le plus cher (30 000/40 000 euros) est une étonnante autant qu'utopique galerie exposant des vues de la Rome antique, lavis gris de Panini crédité de 30 000/40 000 euros.
Des paysages, des scènes de genre et de chasse, des portraits XVIIIe et XIXe composent, entre 200 et 1 500 euros, la collection de Ferdinand Allègre, en seconde partie de la vente, et une vingtaine de paysages fluviaux d'Emile Appay en forment la conclusion, entre 200 et 700 euros.
Unique rivale de la vahiné de Gauguin, la princesse Albert de Broglie, dont le portrait, en bandeaux et crinolines, par Ingres en 1852, trône en figure de proue de la vente de Christie's avec l'estimation de 500 000/800 000 euros. La sage princesse dont la beauté fascinait, dit-on, son entourage, fait partie de la collection David Weill. Elle voisine avec une « Allégorie de la peinture » par Van Loo, créditée de 30/50000, une « Adoration des bergers de Natoire » et une « Bacchanale » fin de Gabriel François Doyen dont on attend 15 000/20 000 euros.
(1) Lundi 24, 19 h, Espace Tajan, 37, rue des Mathurins, 75008 Paris.
(2) Mercredi 26 mars, 14 h 30, hôtel Drouot, salle 5, Piasa.
(3) Jeudi 27 mars, 13 h 45, hôtel Drouot, salle 16, Thierry de Maigret.
(4) Jeudi 27 mars, 14 h, 9, avenue Matignon, 75008 Paris, Christie's.
Dans les musées
A l'occasion de la Semaine du dessin, de nombreux musées publics et privés présentent tout ou partie de leurs collections.
- Sur le thème « Gestion et conservation du patrimoine » et sur inscription au 01.45.22.61.02 : les musées Bourdelle, Carnavalet, Cognacq-Jay,
la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, la BN Richelieu, la Maison de Victor Hugo.
- Entrée libre : le musée Condé de Chantilly (les Clouet, ouverture de l'atelier de restauration) ; la fondation Custodia (dessins français du Rijkmuseum d'Amsterdam, jusqu'au 18 mai) ; l'Ecole des Beaux-Arts (dessins de David Smith, jusqu'au 27 avril) ; le musée Jacquemart-André (le mémorial Chennevières, dessins français XVIIIe) ; le musée de la Marine (les chefs-d'uvre de la sculpture navale, jusqu'en mars 2004 ; le musée des Beaux-Arts de Lyon (la collection Winthrop de dessins et peintures impressionnistes, jusqu'au 26 mai).
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