PARIS
Après la Première Guerre mondiale en Allemagne, une nouvelle forme d'art apparut, en réaction à l'expressionnisme et au constructivisme abstrait : la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit), art rationaliste fondé sur l'affirmation d'un réalisme nouveau, prenant en compte les données sociales de l'époque. Dans un style naturaliste, tantôt distant, tantôt incisif, les artistes allemands des années 1920 à 1930 n'eurent de cesse de dresser un constat de la société et de convoquer dans leurs oeuvres la banalité quotidienne, tout en s'efforçant à la spiritualité. August Sander (1876-1964) fut un photographe emblématique de la Nouvelle Objectivité allemande. Une cinquantaine de ses portraits extraits de sa série « Hommes du XXe siècle », représentant les différentes typologies socio-culturelles germaniques de l'après-guerre, sont réunis à la galerie Condé du Goethe Institut. Sander dresse un portrait de l'Allemagne des Années Folles, qu'il réalisa «à force de voir, observer et penser». Notre photo : « Secrétaire à la radio ouest-allemande », à Cologne, 1931.
Galerie Condé, Goethe Institut, 31, rue Condé, Paris 6e. Jusqu'au 29 mars.
« Raynaud peinture »
On connaît surtout Jean-Pierre Raynaud pour ses sortes de ready-made contemporains, objets usuels exposés dans leur plus grande évidence, panneaux de signalisation, pots de fleurs géants et autres drapeaux bariolés. Détournements de sens, jeux visuels, accumulations sont la marque de fabrique de l'artiste, qui travaille les matériaux et les objets pour les sortir de leur contexte habituel. Pour son exposition à la galerie Trigano, Raynaud a imaginé des oeuvres composées de pots de peintures colorés et assemblés les uns aux autres. Une oeuvre ludique, conceptuelle : c'est la fameuse «méthode Raynaud».
Galerie Patrice Trigano, 4 bis, rue des Beaux-Arts, 6e, tél. 01.46.34.15.01. Jusqu'au 15 mars.
TOULON
« Le tableau en question »
Le musée des Beaux-Arts de Toulon est riche d'une grande collection de pièces des années 1960 et 1970, dont une belle sélection nous est présentée ici (une vingtaine de créations) : oeuvres de Rauschenberg, d'Yves Klein, de Gerhard Richter, de Lucio Fontana, de Buren, d'Hantaï, de Sigmar Polke (notre photo), toiles des artistes de Support Surface, accumulations d'Arman, une « Fenêtre métaphorique » de Buraglio, une peinture sur tissu de Buren, ou encore les affiches lacérées de Villeglé… Une exposition qui fait revivre ces années où les artistes révolutionnèrent la conception de l'art, avec une créativité, une radicalité et un aplomb qui ont contribué à installer les fondements de l'art contemporain.
Hôtel des Arts, 236, boulevard du Général-Leclerc, tél. 04.94.91.69.18. Jusqu'au 30 mars.
LILLE
Pays'âges
A quoi ressemblaient les terres du Pas-de-Calais il y a 300 millions d'années ? Comment le charbon s'est-il formé ? Que sont les énergies renouvelables ? Comment le paysage s'est-il transformé suite à l'exploitation industrielle ? Toutes ces questions scientifiques, écologiques, historiques, trouvent leur réponse dans la grande et passionnante exposition du Muséum de Lille, qui fait le lien entre énergie et paysage. Reconstitutions de forêt équatoriale, maquettes, fossiles, photographies par satellites, vidéos, diaporamas et bornes interactives instruisent les visiteurs, enfants comme adultes.
Muséum d'histoire naturelle, 19, rue de Bruxelles, tél. 03.28.55.30.80. Jusqu'au 3 août.
SAINT-ETIENNE
Sean Scully
«J'ai tenté de combiner l'objectif et le subjectif, le rationnelavec l'émotionnel», a dit Sean Scully, artiste irlandais né en 1945. Une centaine de ses oeuvres (peintures, dessins, pastels et photographies) retracent, au musée d'Art moderne de Saint-Etienne, les trente années de carrière de cet artiste de l'abstraction géométrique. Scully commença à peindre de larges formes rigoureuses, aux couleurs vives, qui rappellent les bandes de Mark Rothko. Puis, au milieu années 1970, les couleurs de sa palette s'assombrissent. Son art se fait moins décoratif, plus profond, pour devenir, dans les années 1980, spontané et davantage « brut ». La matière est présente. Scully multiplie les coups de pinceaux spontanés et laisse entrevoir le grain de son support. Une oeuvre minimaliste, très recueillie et sensible. Notre photo : « Figure in Orange », 2004.
Musée d'Art moderne, La Terrasse, tél. 04.77.79.52.52. Jusqu'au 6 avril.
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