Faire varier sa consommation de viande rouge aurait une incidence, positive ou négative, sur la survenue ultérieure d’un diabète de type 2. L’étude prospective de trois vastes cohortes américaines bien connues – The Health Professionals Follow-up Study, The Nurses Health Study, The Nurses Health Study II – a permis de confirmer le rôle diabétogène de la viande rouge, déjà incriminée au cours de puissantes métaanalyses.
Cette fois, les auteurs qui publient leurs données dans le Journal of The American Medical Association ne sont pas contentés de l’enquête alimentaire réalisée à l’inclusion, mais ont évalué tous les 4 ans le régime alimentaire de 1986 à 2006 pour les 2 premières études, et de 1991 à 2007 pour la troisième.
Les auteurs totalisent ainsi 1 965 824 personnes-année de suivi aux cours desquels 7 540 diabètes de type 2 incidents se sont déclarés. Lorsque l’on compare dans ces trois cohortes les sujets qui ont modifié leur consommation de viande rouge au fil du temps à ceux qui ne l’ont pas modifiée, les sujets sont plus jeunes, ont un IMC plus élevé et une alimentation de moins bonne qualité. Ceux qui l’ont baissée sont plus à risque d’hypertension et d’hypercholestérolémie.
Risque de diabète en augmentation de 48%
Lorsque les individus augmentent leur consommation de viande rouge d’une demi-portion par rapport aux 4 années précédentes, le risque de développer un diabète au cours des 4 années suivantes augmente de 48 % (HR 1,48, 1,37-1,49) sur l’ensemble de la population étudiée, de 65 % pour les non obèses, 14 % en cas d’obésité établie. À l’inverse, ceux qui baissent leur consommation de viande rouge entre l’inclusion et le premier point de l’enquête à 4 ans ont un risque ultérieur de diabète diminué de 14 %.
Les interventions sur la consommation de viande rouge semblent donc directement modifier le risque ultérieur de diabète de façon indépendante des autres facteurs de risque. L’ajustement statistique sur le poids a d’ailleurs peu modifié le lien entre diabète de type 2 et viande rouge.
Le lien causal n’est toujours pas avéré mais, estiment les auteurs, il faudra se satisfaire de ces réulstats car des études randomisées seraient peu réalistes.
Changes in Red Meat Consumption and Subsequent Risk of Type 2 Diabetes Mellitus. Jama 17 juin 2013
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