En congrès à Poitiers, les adhérents de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) se sont certes félicités de l'augmentation du numérus clausus, mais ont regretté que cette annonce, « une nouvelle fois », ne se soit pas accompagnée de mesures pour améliorer l'accueil des étudiants, forcément plus nombreux, qui arriveront en PCEM 1 ni surtout de dispositions pour perfectionner la qualité des stages hospitaliers qui compteront demain plus d'étudiants qu'aujourd'hui.
Car s'il est certain, explique Amandine Brunon, président de l'ANEMF « que personne ne peut aujourd'hui se plaindre de l'augmentation du nombre d'étudiants qui seront autorisés à poursuivre leurs études au-delà de la première année, on s'interroge quand même sur les moyens qui seront débloqués pour les aider et les accueillir dans de bonnes conditions ».
Les facultés, poursuit-t-elle, sont dans une situation très souvent difficile « et la construction de nouveaux locaux, de nouveaux amphis pour permettre un enseignement de qualité est loin d'être acquise ». D'où l'accueil mitigé des étudiants à l'augmentation du numerus clausus.
D'autant, explique encore Amandine Brunon, « que la formation hospitalière des étudiants, de plus en plus nombreux, qui franchiront l'obstacle du PCEM 1, risque aussi de pâtir de la situation budgétaire ». Certes, reconnaît-elle, « la situation des étudiants hospitaliers est sans doute moins dramatique que celle des futurs chirurgiens-dentistes qui sont souvent trois ou quatre, voire davantage, par fauteuil pour leur formation pratique » ; mais dans certains services hospitaliers, de nombreux étudiants ne bénéficient pas d'une qualité de formation en rapport avec les responsabilités thérapeutiques qu'ils devront assumer plus tard. « Quand onze étudiants entrent dans la chambre d'un patient, il est à craindre qu'ils ne puissent en retirer un bénéfice aussi important que s'ils étaient quatre ou cinq, comme c'est la règle encore aujourd'hui », poursuit la présidente de l'ANEMF, qui préconise que des stages hospitaliers se déroulent dans d'autres établissements, voire dans des cliniques ou chez les médecins libéraux.
Autre problème soulevé par les étudiants lors de leur congrès à Poitiers : la réforme de l'internat. Le texte a franchi la barrière du Conseil d'Etat et devrait donc être très prochainement publié au « JO ». Si les carabins sont d'accord avec les grandes lignes de cette réforme, ils sont très opposés à la procédure choisie par le gouvernement, concernant le choix « éclairé » des postes par les internes. En aucun cas, explique Amandine Brunon, « nous ne voulons que le système Internet soit privilégié, il comporte encore trop d'incertitudes et souvent d'injustice ». Les étudiants privilégient la convocation dans un grand amphi parisien des internes pour choisir leurs stages. « Dès qu'un poste serait pris, il disparaîtrait de la liste qui serait affichée sur un écran géant et les étudiants pourraient alors se reporter sur un autre choix », explique la présidente de l'ANEMF.
Pour le ministère de la Santé cependant, ce système serait trop long et pourrait prendre plusieurs semaines. D'où le recours à l'Internet, privilégié par les pouvoirs publics mais dont les étudiants ne veulent absolument pas entendre parler aujourd'hui.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature