EN AOUT 2004, les recommandations émanant du Uknsc (Unied Kingdom National Screening Committee) au Royaume-Uni pour le dépistage de la trisomie 21 et des trisomies 13 et 18 mentionnent que le caryotype n'est plus obligatoirement requis et que l'on peut réaliser un diagnostic prénatal en utilisant des tests rapides fondés sur les techniques moléculaires FISH (hybridation par fluorescence in situ) ou PCR.
Pour évaluer les effets cliniques probables de ces modifications, Allan Caine et coll. (Leeds) ont entrepris un audit rétrospectif en utilisant des résultats cytogénétiques recueillis sur cinq ans (entre 1999 et 2004). Ont été inclus dans l'analyse 119 528 échantillons de liquide amniotique et 23 077 biopsies villositaires, avec en parallèle le recueil des détails sur les anomalies du caryotype identifiées. Ils observent que l'usage des tests moléculaires rapides aboutit à une anomalie chromosomique manquée pour environ 1 % des prélèvements prénatals invasifs, avec un risque sérieux pour un tiers.
Leur analyse montre que, si l'on avait utilisé une méthode FISH ou PCR seule à la place du caryotype classique, cela aurait abouti « à un cas sur 100 pour les échantillons de liquide amniotique et à un cas sur 40 pour les échantillons de biopsie villositaire où une anomalie du caryotype aurait été manquée ».
Et parmi les résultats manqués, on peut dire que 293/1006 (30 %) des échantillons de liquide amniotique et 152/327 (45 %) des tissus chorioniques étaient associés à un risque important d'anomalie du phénotype. Pour les auteurs, les techniques FISH et PCR peuvent seulement détecter les altérations en nombre des chromosomes (aneuploïdies), et non les anomalies structurales (translocations, inversions...).
Par ailleurs, en considérant les 34 995 liquides amniotiques et 3 049 prélèvements villositaires qui ont eu simultanément un caryotype et un test rapide, on peut dire que « aucune des trois techniques n'a été d'une fiabilité totale pour détecter les anomalies du caryotype. » Les meilleurs protocoles pour obtenir un caryotype interprétable sont soit l'association PCR et caryotype, soit celle d'un FISH avec un caryotype, indiquent les auteurs. « Cette approche serait idéale, en dehors de toute considération économique », fait remarquer un commentateur (W.C.Leung, Hong Kong) qui rappelle le rôle de l'échographie et suppose que « 70 % des anomalies non détectables par FISH ou PCR, mais cliniquement significatives, seraient visibles à l'échographie ». Il n'en reste pas moins qu'il est urgent de faire des recherches sur les anomalies non détectées par FISH et PCR.
« The Lancet », vol. 336, 9 juillet 2005, pp.123-128 et 97-98.
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