Audi A3 : le bon goût sans ostentation

Publié le 30/06/2003

Article réservé aux abonnés

1276299872F_Img129016.jpg

AUTO

Lorsqu'elle fit ses débuts sur la scène internationale en 1996, l'A3 reçut un accueil chaleureux de la part de la critique. Sauf que certains se demandèrent si elle n'allait pas faire de l'ombre à sa cousine, la Golf, élaborée à partir des mêmes composants. La question va revenir à l'ordre du jour dans quelques mois lorsque la Golf V, qui sera dévoilée au mois de septembre prochain à Francfort, renaîtra de ses cendres.

Cette cannibalisation qui sévit au sein du groupe Volkswagen ne concerne pas seulement les deux stars mais aussi la Fabia et l'Ibiza, la Passat et la Skoda Superb. Jusqu'à présent cette concurrence n'a nui ni à aucun des protagonistes. En sept ans d'exercice du pouvoir et presque autant de déclinaisons, cinq portes en 1999, S3 en 1999, TDi 130 en 2000, l'A3 a recueilli 800 000 suffrages. Un résultat globalement positif. Afin de pérenniser ce succès, Audi a remis l'ouvrage sur le métier en optant pour une chirurgie esthétique légère. Il est vrai que remplacer un modèle leader requiert un certain doigté.
Cette deuxième génération débarque dans une tenue vestimentaire que d'aucuns jugeront sans doute trop stricte, voire banale, mais avec des arguments percutants.
En premier lieu des moteurs vigoureux. Le TDi 140 cv monté sous son capot est pratiquement ce qui se fait de mieux sur le marché. Moins pétillant et discret que son prédécesseur 130 cv, il compense ses faiblesses relatives par un couple généreux, signe de ralliement des diesels modernes.
Outre le 105 cv TDi lancé durant l'été, le programme prévoit la commercialisation à la fin de l'année de la 3,2 l V6 250 cv Quattro, boîte DSG (associée par la même occasion à la 2 l TDi) et celle de la 2 l FSI, nantie de la boîte Triptonic 6.
Dans l'immédiat, les accrocs de l'A3 se satisferont de la boîte mécanique 5 sur la 1,6 l 106 cv essence et de la boîte 6 pour les deux autres modèles.
Le 2 l injection directe essence 150 cv, plus connu sous l'appellation FSI depuis son introduction sur l'A4, constitue à l'heure actuelle le sommet de la pyramide.
Chez Audi, la tendance est à la prudence quand on évoque l'avenir immédiat de cette technologie expérimentée au cours des 24 heures du Mans. Théoriquement synonyme de sobriété, l'injection directe essence ne s'accommode guère des écarts de régime et des montées en puissance rageuses. Dans la pratique, il est donc vivement conseillé de garder le pied léger. Nonobstant cette remarque, le 2 l FSI rampe commune offre des prestations en tous points remarquables.
Mais l'attrait de cette A3, millésime 2003, ne se circonscrit pas aux motorisations. La direction assistée électromécanique, les trains roulants (suspension arrière à roues indépendantes à quatre bras), d'une efficacité diabolique dans les prises de trajectoires, montrent que la marque allemande n'a pas cédé à la tentation de faire du neuf avec de l'ancien. Ce que confirme le verdict routier.
L'A3 progresse également au niveau des cotes (seule la hauteur a été réduite de 10 mm) grâce à son empattement rallongé de 65 mm, sa largeur et sa hauteur, respectivement augmentées de 30 et 48 mm. Avec 29 mm supplémentaire, les occupants des places arrière sont notoirement mieux traités.
Intra muros, l'impression est hélas moins flatteuse. Audi a manifestement joué la carte de l'économie. Le revêtement granuleux de la planche de bord, son dessin sommaire portent témoignage de ce léger recul.
Dommage, car la dotation en équipements, revue à la hausse, mérite une mention. Airbags frontaux, latéraux et de tête, ABS avec répartiteur, aide au freinage d'urgence, antipatinage (ASR), blocage électronique de différentiel (EDS), ESP avec réduction de fonction de sous-virage, appuie têtes actifs, ceintures avec prétensionneurs, climatisation automatique séparée gauche-droite, banquette fractionnable (1/3 2/3, volant réglable en hauteur et profondeur, figurent au menu de base.
L'absence d'un autoradio-CD, de fixations Isofix (seuls les trous sont prévu !), d'antibrouillard, d'un régulateur de vitesse en définition Attraction font toutefois désordre. Quand aux phares au xénon, ils ne figurent pas au catalogue. Chez Audi, comme ailleurs, un sou est un sou.

L'A3 en bref

- Longueur : 4,203 m.
- Largeur : 1,765 m.
- Hauteur : 1,421 m.
- Empattement : 2,578 m.
- Poids à vide : de 1 205 à 1 340 kg.
- Capacité du coffre : de 350 à 1 100 l.
- Contenance réservoir : 55 l.
Boîte de vitesses : mécanique 5 (1,6 là, F (FSI et TDi).
- Freinage : 4 disques dont 2 ventilés à l'avant, ABS et répartiteur, aide au freinage d'urgence.
- Suspension : jantes de force, bras inférieurs triangulés sur cadre en aluminium (avant), ç 4 bras (arrière).
- Pneumatiques : 205/5 R16.
- Motorisations, performances, consommation moyenne :
1,6 l 4 cyl. 102 cv (6 ou 7) à 5 600 t.m., couple : 148 Nm à 3 800 t.m., 0 à 100 : 11,9 sec., 185 km/h, 7 l ;
2 l FSI 4 cyl. 150 cv (9) à 6 000 t.m., couple : 200 Nm à 3 500 t.m., 0 à 100 : 9,1 sec, 211 km/h, 6,9 l ;
2 l TDi 4 cyl. 140 cv (8) à 4 000 t.m., couple : 320 Nm de 1 750 à 2 500 t.m., 0 à 100 : 9,5 sec., 207 km/h, 5,5 l.
PRIX
1,6 l Attraction : 21 370 euros, Ambiente : 23 650 euros, Ambition : 23 900 euros ;
2 l FSI Attraction : 25 020 euros, Ambiente : 27 300 euros, Ambition : 27 550 euros, Ambition Luxe : 31 200 euros ;
2 l TDi Attraction : 24 900 euros, Ambiente : 27 180 euros, Ambition : 27 430 euros, Ambition Luxe : 31 080 euros.
POUR
Comportement routier exemplaire, motorisation diesel efficace, fiabilité avérée, direction électrique bien conçue, espace pour les jambes en amélioration à l'arrière.
CONTRE
Aspect du revêtement de la planche de bord, reprise (moteur FSI), accès au coffre, style extérieur plus conventionnel que celui du modèle précédent, prix élevés, désactivation airbag passager et préparation Isofix, antibrouillard en option.