En vingt ans, j’en ai vu, des médecins généralistes. Et même si, depuis un an, ils sont moins souvent sur les plateaux télé que leurs confrères épidémiologistes, infectiologues ou urgentistes, même s’ils sont plus discrets, ils m’ont très souvent impressionné. J’ai été séduit par ces médecins de famille réunis le soir en groupe de pairs qui prenaient le temps de s’écouter, s’épauler et se donner des conseils sur la conduite à tenir avec un patient. J’ai été attendri par ce généraliste maître de stage de Bagneux, d’un calme olympien, tout heureux de transmettre son savoir aux internes amenés à prendre sa suite.
J’ai été bluffé par ces généralistes qui, déjà fort pris par leur métier, se lançaient dans la constitution d’une maison de santé ou d’une CPTS et enchaînaient les réunions et la rédaction de leur projet. Touché par ce médecin de campagne de Haute-Saône qui, comme beaucoup de confrères, a joué les prolongations pendant plusieurs années pour ne pas laisser ses patients sans praticien. Épaté par ces médecins candidats aux Grands Prix du Généraliste, pour la conviction de leurs engagements. Par ces jeunes universitaires brillants qui ont pris la présidence des Collèges de la médecine générale et des généralistes enseignants.
Plus récemment, j’ai été admiratif de ces praticiens qui se démènent pour vacciner et se battent avant tout pour avoir des vaccins. J’ai été marqué l’an dernier par ce médecin qui a posé pour un média dans le plus simple appareil afin de dénoncer le manque de protections contre le Covid-19. Il relatait sa hantise de contaminer sa femme le soir quand il rentrait chez lui. J’ai aussi été profondément ému par ces généralistes morts du Covid-19 à qui l’État, faute d’avoir pu leur fournir des masques, a attribué une Légion d’honneur posthume.
Au moment de tirer ma révérence et de quitter la direction de ce journal, je voulais donner un coup de chapeau à tous ceux qui font vivre votre beau métier. Et saluer mes confrères du Généraliste, qui continueront d’être vos compagnons de route et de vous informer. Au revoir, docteur.
Christophe Gattuso, directeur de la rédaction
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