LES MEMBRES de l’Académie de médecine sont légion à avoir publié dans les derniers mois. On pourra rencontrer nombre d’entre eux samedi à l’occasion de la Journée du livre que l’institution organise chaque année depuis quatre ans*.
Les rencontres-signatures se dérouleront en début d’après-midi après la remise du prix Jean-Bernard. Fondé par l’Académie pour récompenser l’oeuvre d’un écrivain s’inspirant d’une maladie ou d’une étude sur la maladie d’un grand créateur, le prix a déjà couronné Eric-Emmanuel Schmitt, Martin Winckler et Jean-Baptiste Gendarme.
Mais l’essentiel de la journée sera consacré aux biographies médicales, autour de neuf auteurs, et à la part de la maladie et de la médecine dans la création.
Quentin Debray, dans son roman « l’Impatiente de Freud », revisite la naissance de la psychanalyse à travers un moment de la vie de Freud. René Major et Chantal Talagrand répondront au nom de leur « Freud, biographie ». Yves Pouliquen fait revivre « Madame de Sévigné et la médecine du Grand Siècle » et dialoguera avec Angelo Rinaldi. Jean-Didier Vincent, dans « Désir et Mélancolie », brosse un portrait en creux de Rousseau – avec ses problèmes vésicaux –, en inventant les mémoires apocryphes de Thérèse Le Vasseur, qui fut la servante, la maîtresse, la femme et la veuve de l’écrivain. Paul Vert et Raymond Ardaillou feront la part du vrai et du faux.
Christian de Duve, prix Nobel de médecine, étudie, dans « Singularités, jalons sur les chemins de la vie », les singularités de l’histoire de la vie ; des questions qui seront reprises par Jean-Louis Michaux.
Pasteur Vallery Radot fut président de l’Académie. Jean-François Lemaire lui a consacré un livre intitulé « PVR le ludion ». Il sera interrogé par Charles-Joël Menkès et Gabriel Richet et Louis Auquier ajouteront leurs souvenirs personnels.
Trois autres livres analysent le rôle de la maladie dans la création musicale ou poétique. Dans « Ravel, roman », Jean Echenoz transpose dans une langue musicale les dix dernières années du musicien qui, peu à peu, perd la mémoire et l’autonomie physique, en raison d’une maladie qu’évoquera Pierre Rondot. Professeur d’hématologie, Jean-Louis Michaux, dans « Solitude Bartok », reconstitue le dossier médical du compositeur et montre comment les ultimes rémissions ont stimulé les dernières créations (que le neurologue et organiste Bernard Lechevalier replacera dans l’ensemble de l’oeuvre). Dans « Joe Bousquet, une vie à corps perdu », Edith de la Héronnière se penche sur l’oeuvre de l’écrivain, paraplégique après une blessure de guerre et qui est resté trente ans enfermé dans sa chambre. André Aurengo, petit neveu de Bousquet, ajoutera quelques précisions familiales.
Enfin, Christian Cabrol se souvient, dans « De tout coeur », de l’aventure de la chirurgie cardiaque et des premières greffes, souvenirs partagés par Yves Grosgogeat.
* Samedi 16 septembre, de 9 h 30 à 17 h 30, 16, rue Bonaparte, Paris-6e, entrée libre. Programme : www.academie-medecine.fr.
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