Jazz-rock
« La perfection n’existe pas », disait le poète. À l’écoute du dernier CD du duo Keith Jarrett-Charlie Haden, cette constatation pourrait bien se révéler erronée. En 2007, le pianiste et le contrebassiste s’étaient retrouvés dans le studio du premier. Trois ans plus tard, ils publiaient « Jasmine » (ECM/Universal), premier fruit de leur rencontre riche et créative. Aujourd’hui, ces deux orfèvres du jazz contemporain nous offrent « Last Dance » (ECM/Universal), suite logique d’une session d’enregistrements qui doit encore réserver de belles surprises. Car autour de standards incontournables du jazz – de « Round Midnight » ( Thelonious Monk) à « Everytime We Say Goodbye » (Cole Porter) en passant par « Dance Of The Infidels » (Bud Powell) ou « It Might As Well Be Spring » (Rodgers & Hammerstein) –, les deux virtuoses mettent en place une extraordinaire conversation musicale, faite d’échanges, de partage, de communication et d’écoute respective. Du touché tout en finesse et élégance de Jarrett et de la contrebasse amoureusement caressée par Haden, découlent des moments musicaux exceptionnels et merveilleux, sublimés jusqu’à la perfection. Du très grand art et du beau jazz ! À noter que Keith Jarrett sera en concert solo à la Salle Pleyel à Paris, le 4 juillet.
Au cœur des années 1960, le groupe de blues-rock anglaisCream– Eric Clapton, guitare, Jack Bruce, basse, et Ginger Baker, batterie – avait apporté un sang neuf et développé, surtout grâce à son leader charismatique surnommé God, un style souvent imité mais jamais égalé. Au sein du trio, Ginger Baker, tout comme son alter ego des Rolling Stones Charlie Watts, venait du jazz et avait pour idoles Elvin Jones, Art Blakey ou encore Max Roach. Des références qui se retrouvent, à côté d’autres venues d’Afrique, dans son nouvel opus, « Why ? » (Motema/Membran/Harmonia Mundi). À la tête de son Jazz Confusion Quartet, comprenant Pee Wee Ellis (saxe, ex-James Brown), Alec Dankworth (basse), Abass Dodoo (percussions) et des chants, le vénérable batteur, aujourd’hui âgé de 74 ans, réussit une parfaite fusion entre le jazz et les rythmes de l’afrobeat, à travers des standards (« St. Thomas » de S. Rollins, « Footprints » de W. Shorter) et des compositions originales. Une musique tonique.
Nouvelle vague
Fondé en 1960 par Creed Taylor, c’est en 1961, grâce au producteur Bob Thiele, que le label américain Impulse ! (Universal) deviendra le fer de lance incontestable de la nouvelle vague du jazz et de la New Thing, à travers son musicien emblématique John Coltrane ou encore Archie Shepp, Pharoah Sanders, Yusef Lateef et Albert Ayler. Aujourd’hui, sous l’impulsion du producteur français Jean-Phillippe Allard, il renaît de ses cendres avec un disque de musiciens venus notamment de… La Nouvelle-Orléans, le tandem Henry Butler-Steven Bernstein. Dans « Viper’s Rag », le pianiste émérite, 64 ans, et le polyvalent trompettiste, aux commandes du Hot 9, se replongent dans le répertoire de Fats Waller et Jelly Roll Morton. Une musique qui donne dans la franche et douce euphorie et dans la pure tradition néo-orléanaise du groove, du swing et de l’invitation à la danse. Jouissif. Le duo sera le 11 juillet au Nice Jazz Festival, pour un concert unique en France cet été.
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