THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
Depuis des années et des années qu'il compte en septennats, blagueur, il revient toujours le même et toujours différent. Arlequin ne vieillit jamais. Bedos non plus. La silhouette et la voix sont restées identiques aux premières apparitions en solo, il y a plus de vingt-cinq ans. Il a gardé la même façon de se déplacer, souplement, comme un cheval rétif lâché seul dans la carrière. Il est fidèle, mais il a mûri bien sûr et la vie a passé qui blesse sans panser les plaies, qui arrache vos espérances, vos illusions.
Pour ce nouveau spectacle, il a fait appel à Jean-Michel Ribes qui s'est bien gardé de constuire une mise en scène, mais a surveillé des équilibres d'images et de ton, de lumières. Les textes, Bedos les a écrits avec un tout jeune homme, son fils Nicolas Bedos, 22 ans, scénariste de cinéma. Cela donne des thèmes bien ancrés dans la réalité d'aujourd'hui, amusants, amusés, sur fond de sourde inquiétude.
C'est sous le regard d'une haute figure morale, intellectuelle, politique que Guy Bedos inscrit son récital. Tout chétif, tout fragile sur l'immense plateau sous le regard de ce père spirituel qu'il s'est choisi : Jaurès. Attention, et même dans la fameuse revue de presse, Bedos ne bascule jamais dans le meeting. Il n'est jamais donneur de leçon. Il griffe, il égratigne, il est en colère. Mais il sait qu'il n'est qu'un baladin, un citoyen privilégié qui peut prendre la parole pour les autres. Un humoriste. Grande et belle lignée.
S'il y a un autre fil dominant dans ce spectacle, ce serait celui de la psychanalyse. Bedos a ses convictions, relit avec des candeurs enfantines quelques grands textes fondateurs (un rêve de Léonard de Vinci, par Freud, par exemple) et ironique mais jamais destructeur, en fait son miel.
Cela donne une soirée déliée et fraternelle, chaleureuse et très drôle.
Olympia jusqu'au 27 janvier puis du 5 au 10 février (01.47.42.25.49. et 01.55.27.10.20 pour les collectivités).
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