Radiologues, biologistes: tarifs dans le viseur
Comme l'an passé, ces deux spécialités sont dans la ligne de mire de la CNAM et du gouvernement. Devant la commission des comptes de la Sécu, Roselyne Bachelot a jugé légitime une «adaptation» (en clair une baisse) des tarifs qui «enregistrent une croissance très rapide de leur volume de vente et bénéficient de marges nettes élevées». Le travail de « rabotage » de la nomenclature (que le gouvernement nomme pudiquement gestion «plus dynamique» des tarifs) est renvoyé aux négociations conventionnelles et aux commissions de hiérarchisation des actes compétentes. Selon nos informations, les économies demandées par le gouvernement sur ces disciplines pourraient atteindre 150 millions d'euros. La CSMF affirme que d'autres spécialités sont exposées à de telles décotes tarifaires dont la cardiologie ou la gastro-entérologie. Une réunion de négociation est programmée le 12 novembre à la CNAM sur les spécialités techniques. Elle s'annonce sportive s'il s'agit de négocier… des tarifs à la baisse.`
Kinés, orthophonistes, orthoptistes: les actes en série encadrés
Le PLFSS prévoit de guider le prescripteur grâce à des référentiels validés par la Haute autorité de santé (HAS) fixant un nombre d'actes précis au-delà duquel un accord préalable du service du contrôle médical deviendra nécessaire pour le remboursement. Les «actes en série» relevant de la masso-kinésithérapie sont visés mais le gouvernement pense aussi à d'autres actes de rééducation (orthophonie, orthoptie) . Pour le SNMKR, l'élaboration de référentiels de prescription opposables avec forfait de séances par pathologie est un dispositif «mal venu et inefficace» qui stigmatise les libéraux comme responsables des dérapages.
Pharmaciens: tollé contre la baisse des marges
Les syndicats de pharmaciens s'élèvent contre une série de mesures qui, disent-ils, vont «asphyxier» l'officine. Outre les dommages collatéraux du PLFSS sur le revenu des pharmaciens – baisses de prix ciblées de médicaments et de dispositifs médicaux, efforts de maîtrise médicalisée à hauteur de 500 millions d'euros pour 2009, augmentation de la décote du prix du générique par rapport au princeps –, c'est la baisse des marges de distribution en fonction de l'évolution du marché qui fait hurler la profession. Un «casus belli» pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui évalue l'effort global demandé aux pharmaciens à «300millions d'euros».
Laboratoires d'analyses: l'ombre des «financiers»…
Pour le Dr Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), l'ouverture sans limite du capital des laboratoires d'analyses médicales «sonne le glas de la biologie libérale française et marque l'avènement de la biologie industrielle aux mains des financiers». Le fait que le gouvernement impose sa réforme par ordonnances est perçu comme une provocation.
Les sages-femmes, invisibles dans la loi Bachelot…
Jacqueline Lavillonnière, présidente de l'UNSSF, regrette que le rôle des sages-femmes ne soit pas reconnu, à l'heure où le gouvernement construit un système de soins primaires mieux organisé. «La loi Bachelot proposait dans sa première version de nous inclure dans le système de prévention de manière plus visible en nous confiant certaines surveillances au long cours et la possibilité de réaliser des interruptions de grossesse par voie médicamenteuse. Les sages-femmes ont disparu de la dernière version…»
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