Au pas de charge

Publié le 01/11/2004

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L'affaire a été rondement menée. De main de maître, par le ministre de la Santé et son secrétaire d'Etat à l'Assurance-maladie. En trois jours, le Plfss et ses trente-cinq articles ont été analysés, décortiqués, amendés, quelquefois modifiés, par les députés qui ont passé au crible le budget de la Sécurité sociale, au pas de charge.
Certains s'en étonnent, notamment dans l'opposition, mais aussi à l'UDF qui, lors du vote solennel d'aujourd'hui, refusera d'adopter un texte que son président, François Bayrou, qualifie sévèrement de « mystificateur ».
Mais cette précipitation est surtout significative du manque d'intérêt aux yeux des députés, voire du gouvernement, d'un projet qui ne traite pas vraiment de l'essentiel, c'est-à-dire de la réforme de l'assurance-maladie et de ses applications majeures, comme le dossier médical personnel ou le dispositif du médecin traitant, simplement évoqué dans le Plfss 2005.
Même si la passion a gagné parfois l'hémicycle, il s'agissait souvent de se lancer des défis sur la réussite ou non de la réforme, sur la crédibilité d'une réduction du déficit de l'assurance-maladie.
Ce débat a montré une nouvelle fois que le gouvernement et sa majorité étaient seuls à croire à la réussite de leur entreprise. Sans doute aurait-elle mérité une explication un peu plus longue. Le gouvernement ne l'a pas voulu, pressé qu'il était d'en finir. Il n'est pas certain qu'il ait eu raison.

> JACQUES DEGAIN