TOURISME
Du port de Saigon, la vedette rapide fend les eaux et s'enfonce dans les méandres du delta en direction de Chau Doc, à la frontière cambodgienne.
Des flancs de l'Himalaya au Yunnan chinois, de la Birmanie au Cambodge et au Vietnam en passant par le Laos et la Thaïlande, le Mékong traverse sur 4200 kilomètres six pays avant d'exploser en de multiples bras dans l'immensité boueuse du delta. Nommé ici Song Cuu Long (le fleuve aux Neuf Dragons), il déverse ses bienfaits fertilisants, faisant du Vietnam le troisième pays exportateur mondial de riz après les Etats-Unis et la Thaïlande.
Au milieu de l'entrelacs de près de 5000 kilomètres de voies d'eau, arroyos, biefs et canaux de toutes sortes, s'étale le vert cru des rizières à perte de vue. Sur les rives parsemées de maisons sur pilotis, de gigantesques filets carrés, montés sur des chevalets de bois, plongent pour remonter poissons-chats moustachus et silures aux gueules de cauchemar.
Au fil des arroyos bordés de palétuviers, de cocotiers d'eau et de bananiers, des îles-jardins se découvrent.
A Cai Be, une frêle passerelle de planches donne accès à une émouvante maison coloniale centenaire qui accueille volontiers les hôtes de passage.
Au croisement du Mékong et du fleuve Bassac, comme collée au Cambodge, Chau Doc apparait soudain avec ses maisons flottantes amarrées sur des bidons vides.
Ville-frontière à l'activité débordante, Chau Doc donne le tournis tant est grande l'agitation qui y règne. Dès les premières lueurs du jour, barques, sampans, péniches et jonques aux yeux peints pour conjurer le mauvais sort s'enchevêtrent dans un fracas assourdissant de moteurs pétaradants.
Carrefour commerçant où cohabitent cultures cham, khmère, vietnamienne et chinoise, Chau Doc, qui fut longtemps capitale des princes cambodgiens, conserve encore quelques traces de l'ancienne Indochine française : le clocher d'une vielle église catholique et une poignée de bâtiments de l'administration coloniale, plus ou moins bien entretenus.
Dans la montée du soir, les lumières du Victoria Chau Doc font scintiller les eaux du Mékong. Vision presque incongrue, l'altière et élégante façade crème de cet ancien hôtel d'Etat transformé en magnifique palace de style néocolonial resplendit de tous ses feux dans cet univers lacustre.
En face, près de l'ile de Con Tien, se détache la silhouette blanche de la mosquée Ehsan, au milieu des maisons sur pilotis d'un village Cham. Minorité musulmane en terre taoïste et bouddhiste, les Chams du Mékong sont des buveurs d'alcool, peu portés sur l'ascèse islamique, qui continuent à révérer les génies tutélaires vietnamiens, notamment sur la montagne sacrée de Nui Sam.
Non loin de là apparait la ville de Sa Dec. Marguerite Duras y passa son enfance évoquée dans « L'Amant ».
A une cinquantaine de kilomètres, au bout d'un arroyo élargi soudain comme un bras de mer, on découvre Can Tho, chef-lieu de la province de Hau Giang. L'administration coloniale en avait fait l'une des grandes métropoles de l'ancienne Cochinchine. Quelques entrepôts portuaires et bâtiments administratifs, une poignée de villas coloniales passablement délabrées aux murs rongés d'humidité, subsistent encore au milieu du béton des immeubles modernes et de bicoques de briques aux toits de tôles.
Sur les quais du port brille la statue haute de 8 mètres de Ho Chi Minh : fantôme couleur d'aluminium rappelant la « réunification » forcée du Sud Vietnam après l'arrivée des chars nordistes du « bon oncle Ho » en avril 1975.
Ancré le long du fleuve, le marché atteste de la richesse de Can Tho, l'une des plus importantes ville du delta.
Sur l'autre rive du fleuve, Hau, l'un des neuf « dragons » du Mékong, trône le Victoria Can Tho hôtel.
Belle et élégante demeure de deux étages, le Victoria Can Tho joue résolument la carte délicieusement rétro de l'ancienne Indochine.
Amarrée au bout du jardin, au milieu des jacinthes d'eau, une ancienne barge à riz au toit de bambou tressé, reconvertie en bateau de croisière, lève l'ancre au petit matin pour des ballades à travers les canaux du delta. Le pittoresque marché flottant de Cai Rang, les pagodes khmères et les temples aux portes sculptées de Soc Rang, Phung Hiep et ses échoppes de serpents vivants, la réserve d'oiseau de Thot Nhot, rendez-vous de milliers d'échassiers...
La remontée sur Saïgon se mérite. Passé le pont de My Tho, la route, encombrée de camions, voitures et chars à buffles où se faufilent les motos pétaradantes et les vélos, n'est qu'une succession d'embouteillages infernaux.
Saïgon - il y belle lurette que personne ici ne l'appelle de son nom officiel d'Ho Chi Minh-Ville - étale ses lustres de grande métropole du Sud-Vietnam. Le souvenir des années sombres d'après la défaite d'avril 1975 semble s'être estompé dans cette ville où plus de la moitié de la population a moins de 15 ans. Bien que limitée par l'idéologie du Parti, la libéralisation du « Do Moï » (rénovation) instaurée voici une quinzaine d'années a fait exploser la vie économique.
Malgré la présence d'hideux gratte-ciel qui poussent comme champignons, l'ancienne ville coloniale a presque retrouvé ses aspects de « Petit Paris d'Asie », comme on la surnommait du temps des Français. Dans une frénésie de ravalement, elle exhibe fièrement ses bâtiments publics hérités de la colonie. La Poste centrale, à l'angle de la rue Dong Khoi (l'ex-rue Catinat), et ses charpentes métalliques d'Eiffel, la mairie très IIIe République, le théâtre municipal au fronton orné de caryatides et de joueuses de lyre, et même la cathédrale Notre-Dame au style néo-roman encadrée de ses deux tours carrées de 40 mètres de haut, ont été entièrement remis à neuf.
Autour de la rue Dong Khoi ombrée de tamariniers, les hôtels mythiques - le Rex, le continental, la Caravelle - ont retrouvé une seconde jeunesse. Sur le boulevard Le Loi, qui mène au marché Ben Than, les magasins regorgent de produits de toutes sortes alimentés par le grand quartier de Cholon, la ville chinoise, éternel poumon de l'économie de Saigon.
De jour comme de nuit, l'activité ne semble jamais cesser. Mêlées à la foule dans les rues encombrées par la circulation, juchées fièrement sur leurs vélos ou sur leurs petites motos chinoises, les belles Saïgonnaises virevoltent dans leur « aoh dai », cette longue tunique blanche fendue portée sur un pantalon de soie noir qui caresse le corps plus qu'il ne l'habille. Prohibé en 1975, ce vêtement traditionnel symbolise désormais le réveil de la capitale sudiste.
Pour partir
TRANSPORTS :
Sur Thaï Airways avec 14 vols hebdomadaires Paris/Saigon-HCMV via Bangkok à partir de 891 euros(hors taxes aéroport). Renseignements et réservations : Thaï Airways International : O1.44.20.70.80 et 04.93.13.80.80(Nice) Site Internet : www.thaiaiways.fr et Minitel : 3615 THAI AIRWAYS
FORMALITES :
Passeport en cours de validité, valable six mois après la date de retour. Visa obligatoire (63 euros), taxes aéroport (46 euros) et taxe de sortie (12 Usd).
CLIMAT :
Tropical. Au sud il fait chaud toute l'année (26/28 °C). Eviter la période des moussons (septembre-octobre).
DECALAGE HORAIRE :
+ 6 heures (+ 5 heures en été).
SANTE :
Aucune vaccination exigée. Traitement antipaludéen fortement recommandé. Mise à jour des vaccins traditionnels (DTP, BCG, hépatites A et B, styphoïde) recommandée pour les longs séjours.
MONNAIE :
Le dông, 14 000 dôngs = 1 euro ou 1 Usd environ. Le dollar américain est considéré comme la seconde devise locale mais l'euro est accepté presque partout. Carte de crédits (Visa , Mastercard, American Express) dans les grands hôtels et les magasins.
LANGUES :
Le vietnamien, l'anglais et encore (un peu) le français.
HOTELS :
Dans le delta du Mékong la chaîne Victoria Hotels & Resorts propose deux magnifiques établissements de style néocolonial situés au bord du fleuve :
- Le Victoria Chau Doc, 4 étoiles, hôtel 32 Le Loi Street, Chau Doc Town, An Gian Province. Tél. (84.76) 865.010 - Fax : (84.76) 865.020. e-mail : victoriachaudoc@hcm.vnn.vn
A partir de 85 euros la nuit. Très bonne cuisine internationale et vietnamienne du chef allemand Reiner Thieding. Navette entre Chau Doc et le Cambodge à bord des bateaux rapides de la flotte privée de l'hôtel (en 4 heures) pour des excursions sur les sites et les temples khmers.
- Le Victoria Can Tho 4 étoiles, hôtel Cai Khe Ward, Can Tho City Tél. (84.71) 810.111 - Fax : (84.71) 829.259.
e-mail : victoriact-re@hcm.vnn.vn
A partir de 98 euros la nuit. Le talentueux chef français Yann Chrétien marie délicieusement les saveurs françaises et vietnamiennes au restaurant « Spices » et sur la « Lady Hau », la jonque de l'hôtel.
Renseignements à Paris Victoria Hotels & Resorts. Tél. 01.45.77.47.63.
e-mail : eemvictoria@wanadoo.fr
A Saigon :
- Hôtel Caravelle 5 étoiles, 19, Lam Son Square district 01 Ho-Chi-Minh City. Tél. 8 234.999 - Fax : 8.243.999
e-mail : hotel@caravelle.vnn.vn et http://www.caravellehotel.com. Chambre à partir de 110 euros le nuit.
SEJOURS :
Directours propose un forfait d'une semaine à partir de 1 820 euros Paris/Paris (hors taxes et frais de visa) avec vol Thaï Airways A/R + 6 nuits en chambre double avec petit déjeuner américain (2 nuits à l'hôtel Caravelle 5 étoiles à Saigon, 2 nuits à l'hôtel Victoria 4 étoiles sup de Chau Doc et 2 nuits à l'hôtel Victoria 4 étoiles sup de Can Tho) avec croisières sur le Mékong, excursions et visites avec guides francophones (tour de Chau Doc, ferme de poissons, village champ, montagne sacrée de Nui Sam, tour de Cantho, marché flottant et arroyos, parc naturel de Thot Nots, visite de Saigon).
RENSEIGNEMENTS :
- Ambassade du Viet Nam 62-66, rue Boileau, 75016 Paris. Tél. 01.44.14.64.00.
- Bureau d'Information du VN 69, rue de la Glacière, 75013 Paris. Tél. 01.45.88.56.70. Minitel : 3615 Cap Vietnam.
Internet : www.cap-vietnam.com
- Directours 90, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris. Tél. 01.45.62.62.62 et www.directours.com
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