APRÈS AVOIR MONTRÉ à deux reprises cette saison qu'il excelle dans le répertoire classique avec « Don Quichotte » et « Casse-noisette », le Ballet du Capitole de Toulouse vient de prouver qu'il est capable de prouesses dans le répertoire contemporain, ce que nous savions déjà, mais pas au point de le voir aligner dans un seul programme trois chorégraphes aux styles aussi divers que Nilse Christe, Benjamin Millepied et Jacopo Godani.
Du premier il a repris « Sync », pièce d'une sagesse exemplaire créée par le Washington Ballet en 1996 et entrée au répertoire du Ballet du Capitole en 2005. La musique de Ludovico Einaudi, « Salgari », composée en hommage à Emilio Salgari, le Jules Verne italien, est d'un minimalisme répétitif de bon aloi. La chorégraphie syncopée et le vocabulaire postmoderne du néerlandais Nils Christe, l'ancien danseur du Nederlands Dans Theater et directeur du Scapino Ballet de Rotterdam, lui colle parfaitement à la peau et donne une bonne entrée en matière aux danseurs qui étaient nombreux à participer aux trois programmes.
On est allé en grande partie à Toulouse pour suivre le travail de Benjamin Millepied, chorégraphe français installé à New York qui a donné au Ballet de l'Opéra de Paris cette saison le magnifique « Amoveo ». Pour Toulouse, il a repris et adapté une des pièces qu'il a réalisée l'an dernier pour l'American Ballet Theater Studio Company : « Paganini ! », réglée sur neuf des « Caprices » du compositeur italien. « Paganini ! » ne cache pas ses influences balanchiniennes, avec comme décor un simple fond de toile bleu ciel et des costumes très simples et des justaucorps. Chaque pièce commence dans le plus pur style néoclassique pour mieux s'en éloigner rapidement et donner lieu à des variations sur la virtuosité. Millepied est célèbre pour pousser les danseurs à leurs limites techniques mais cela n'est pas pour impressionner les Toulousains qui se livrent de bonne grâce à tous ces exercices extrêmement plaisants pour l'oeil et qui collent si bien à la diabolique musique pour le violon.
Ironie du sort, alors que c'est Millepied qui semblait le climax de ce programme, on a découvert le formidable travail d'un autre grand chorégraphe encore assez peu connu en France, l'Italien Jacopo Godani, un ancien danseur de Forsythe à Francfort. Le Ballet du Capitole lui a demandé de réaliser une pièce sur la musique, commande du Théâtre, du collectif allemand de musique électroacoustique Musique 48nord. Musique très élaborée créant un climat inquiétant, défi relevé par le chorégraphe qui a réglé une danse très originale, ondulante, acrobatique, vocabulaire nouveau pour les danseurs toulousains auquel ils se sont parfaitement pliés pour donner ces « Scènes de force » dont la création mondiale a remporté un très franc succès dans le cadre, assez idéal pour les jeux d'éclairage, de la Halle aux Grains.
Capitole de Toulouse : 05.60.22.24.30 et www.theatre-du-capitole.org. Prochains spectacles : « la Flûte enchantée » de Mozart (reprise), mise en scène Nicolas Joel, direction Claus Peter Flor, du 15 au 28 juin ; « Doña Francisquita » zarzuela de Amadeo Vives du 22 au 30 juin.
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