LATITUDE 0° ou presque, altitude 5 000 mètres. Deux groupes se sont formés dans le refuge : les randonneurs récupèrent en buvant un chocolat chaud, se congratulant les uns les autres, ravis et étonnés d'être parvenus si haut. Et puis il y a les autres, les alpinistes, ceux pour qui cet arrêt n'est censé être qu'une petite pause. Malheureusement, la météo en a décidé autrement. Le risque d'avalanche est important et, à moins d'un miracle, ils vont devoir redescendre sans avoir pu atteindre leur objectif, le point de la terre le plus proche du soleil : le sommet du volcan Chimborazo.
Car si le point culminant du Chimborazo n'est situé qu'à 6 310 mètres d'altitude, sa localisation si particulière, toute proche de la ligne de l'équateur, en fait en effet l'endroit du monde le plus éloigné du centre de la Terre. Légèrement aplatie au niveau des pôles, la Terre présente en effet un renflement équatorial de plus de 40 km qui offre au Chimborazo l'honneur d'être finalement plus haut que les géants de l'Himalaya.
Les quatre saisons.
Cette notion déroutante n'est qu'une des nombreuses surprises auxquelles est confronté le voyageur qui découvre l'Équateur, un pays dans lequel on perd facilement ses repères : on y voit défiler les quatre saisons en une journée, on y passe des sommets enneigés de la cordillère des Andes à la jungle primaire de la forêt amazonienne en moins de quatre heures de route et, alors que le territoire est presque trois fois plus petit que la France, on peut y observer plus de 10 % des espèces végétales et animales recensées sur la planète.
Pour parvenir jusqu'aux 5 000 mètres, une acclimatation à la marche en altitude est nécessaire. Pourquoi ne pas commencer par quelques balades près d'Otavalo ? La petite ville est connue pour son incontournable marché du samedi. Les différentes communautés des régions s'y rendent chaque semaine pour vendre leur production. Fruits, légumes, fleurs, ponchos, sandales traditionnelles : on y trouve tout et on y rencontre tout le monde. Les alentours recèlent en outre d'agréables sentiers tracés à travers champs et dans les forêts d'eucalyptus qui poussent au pied du volcan Imbabura. De quoi lancer la production des globules rouges sans trop s'essouffler et se préparer à la prochaine étape : Quilotoa.
La descente de l'avenue de volcan via l'autoroute panaméricaine est un spectacle à part entière. Bien que la route emprunte un plateau dont l'altitude frôle en permanence les 3 000 m, la végétation ne ressemble en rien celle attendue en haute ni même en moyenne montagne : la chaussée est bordée d'agaves et l'on aperçoit des vergers où les arbres ploient sous le poids des fruits exotiques. Il y a aussi les serres, remplies de roses encore en boutons, celles-là mêmes qui inonderont les étals des fleuristes du monde entier dans quelques jours. Au loin, de chaque côté de la route, les volcans se succèdent. Avec leur forme conique presque parfaite et leur couronne neigeuse, on les dirait sortis d'un dessin d'enfant.
Une rude ascension.
Le lac volcanique de Quilotoa est certainement l'un des sites les plus photogéniques d'Équateur. Un chemin de randonnée permet de faire le tour du gigantesque cratère où miroite une eau turquoise. Au loin, on aperçoit le Cotopaxi, un des plus hauts volcans du monde encore en activité.
Le sommet du Cotopaxi culmine à 5 897 m. C'est un rendez-vous populaire pour des alpinistes du monde entier. Mais l'ascension complète du géant fumant nécessite une bonne maîtrise des techniques de base de l'alpinisme. Les randonneurs s'arrêtent au dernier refuge avant la glace, à 4 800 m tout de même.
La montée est rude pour les moins entraînés. Il faut dire que le flanc du volcan est raide et que le sable noir qui le recouvre à la fâcheuse tendance de se dérober sous leurs pieds. Mais à l'arrivée, quelle satisfaction ! Ils savent qu'ils sont enfin prêts : une fois parvenus si haut, pourquoi les 5 000 m du Chimborazo leur poseraient-ils encore problème ?
La nuit tombe. La silhouette du Tungurahua se détache du ciel en ombre chinoise. Comme un dernier clin d'oeil, le volcan crachent alors une gerbe de cendres rougeoyantes.
Pour partir
TRANSPORTS
Vol KLM Paris/Quito via Amsterdam à partir de 987 euros A/R/KLM, tél. 0892.702.608.
FORMALITÉS
Les ressortissants français n'ont pas besoin de visa pour effectuer un séjour touristique en Équateur. Un passeport valide 6 mois après la date de retour est suffisant pour entrer dans le pays. En cas de transit par Miami ou Atlanta, il vous faudra cependant disposer d'un passeport valable aux États-Unis.
DÉCALAGE HORAIRE
+ 7 heures en été, + 6 heures en hiver.
MONNAIE
Depuis mars 2000, la monnaie nationale est le dollar américain.
CLIMAT
En Équateur, les saisons sont peu différenciées et le climat est particulièrement varié et irrégulier : Quito est réputé pour présenter les quatre saisons la même journée. La température moyenne y est de 14 °C toute l'année.
SANTÉ
La vaccination contre la fièvre jaune n'est pas obligatoire, mais elle est fortement recommandée.
SÉJOUR
Terres d'Aventure ne propose pas moins de huit randonnées en Équateur. Le circuit accompagné « Balade équatorienne » est accessible à tous les marcheurs en bonne forme physique. En 15 jours, il permet de découvrir « l'avenue des volcans », de la région d'Otavalo jusqu'à Riobamba en passant par Quito, et de profiter de deux journées dans la forêt amazonienne (3 à 4 heures de marche par jour, transport des bagages par 4 x 4, hébergement en hôtel ou en auberge). À partir de 2 195 euros par personne, vols internationaux compris.
Terres d'Aventure propose aussi un itinéraire réservé aux montagnards aguerris. Il les conduira de sommet en sommet, pour finalement atteindre celui du Chimborazo (niveau technique : 3 piolets). À partir de 2 290 euros par personne, vols internationaux compris.
RENSEIGNEMENTS
– Consulat et ambassade d'Équateur : 34, avenue de Messine, 75008 Paris. Tél. 01.45.61.10.21 et www.ambassade-equateur.fr.
– Terres d'Aventure : 30, rue Saint-Augustin, 75002 Paris. Tél. 0.825.700.825 et www.terdav.com.
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