QUAND ON PARLE de Paul Newman, mort à 83 ans d'un cancer du poumon, on cite toujours « Butch Cassidy et le Kid », « l'Arnaqueur » ou « la Couleur de l'argent », qui lui avait valu en 1986 la tardive reconnaissance de l'académie des oscars (il a été nommé dix fois). On évoque ses yeux bleus : «J'imagine mon épitaphe, disait-il. “Ci-gît Paul Newman, mort en raté car ses yeux sont devenus marron”.» Sans oublier sa passion pour la course automobile, avec une deuxième place aux 24 Heures du Mans.
Mais sa carrière est loin de se résumer à quelques rôles et un grand pouvoir de séduction. Élève de l'Actor's Studio, il cultive l'ambiguïté, comme en témoignera son interprétation de Billy le Kid dans « le Gaucher », d'Arthur Penn (1958). Il joue les héros mais aussi les perdants. Il incarne les fils en révolte, les hommes de l'Ouest, les taulards, les détectives blasés, les avocats déchus… Il joue pour Richard Brooks, Martin Ritt, Alfred Hitchcock, John Huston, Stuart Rosenberg, Sydney Pollack, les frères Coen, Sam Mendes (« les Sentiers de la perdition », son dernier film, en 2002), une belle affiche.
Newman, c'était aussi un réalisateur de talent, comme le prouvent « Rachel, Rachel » et « De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites ». Un homme engagé, en politique, dans le Mouvement pour les droits civiques, notamment, et dans des actions caritatives, pour les enfants atteints de cancer et dans la lutte contre la drogue, qui avait tué son fils Scott en 1978.
«Ma vie et ce pays ont été rendus meilleurs par sa présence», dit son ami Robert Redford.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature