ON AIME BEAUCOUP la pièce d’Horvath, car, par-delà l’histoire de deux curs qui se déprennent, il y a celle de l’Europe tandis que montent les noirs projets du nazisme. Cette menace est d’ailleurs figurée dans le spectacle par l’ombre d’un Zeppelin que les visiteurs de la fête foraine dans laquelle se passe l’action de cette noire comédie, contemplent, fascinés.
La nouvelle traduction de François Regnault est très intéressante car elle appuie là où le politique insiste. Le décor monumental d’Yves Collet, qui signe également les lumières, accentue aussi tout ce qu’il peut y avoir de sinistre dans l’avenir et le grand échafaudage de métal se clôt par des barbelés.
C’est tout là-haut que se promène Caroline, juchée sur ses hauts talons. On craint sans cesse pour elle car le cheval qu’elle monte un moment est aussi une bête de fer, dure, dangereuse. Sylvie Testud, toute grâce et alacrité, est touchante comme l’est son Casimir, jeune acteur remarquable, Thomas Durand.
Les adultes sont ambigus chez Horvath. Mais la douceur de Schurzinger va bien à Hugues Quester tandis qu’Alain Libolt et Charles-Roger Bour, imposent leurs inquiétants personnages avec intelligence.
Même si la pièce est écrite ainsi, on regrette que la part de fête avec bière, chants, courses sur les bancs ou chaises, toute cette dérisoire manière de se divertir, prenne une place si importante dans la représentation. Les personnages plus écrits sont un peu noyés. C’est dommage, mais, tel quel, le spectacle est très propice à émotion et réflexion.
Théâtre de la Ville, jusqu’au 27 mars à 20 h 30 du mardi au samedi et en matinée le dimanche 22 mars à 15 heures (01.42.74.22.77).
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