La découverte d'un nouveau gène chez les choanoflagellés par des chercheurs américains de l'université du Wisconsin* va peut-être contribuer à éclaircir les mystères de l'origine de la vie.
La présence de ce gène dans toutes les cellules animales est connue depuis longtemps. Il y assure la communication intercellulaire. Jusqu'à présent, les scientifiques le croyaient spécifique du règne animal, faisant remonter son apparition au moment où sont apparus les premières petites bêtes.
Seulement voilà, le fait de le dénicher au beau milieu du génome des choanoflagellés met à mal cette théorie. Car il se trouve que ces microbes sont des êtres unicellulaires. De toute évidence, la présence d'un gène spécialisé dans la communication intercellulaire leur est inutile. D'où leur vient donc ce gène ? Pour trouver la réponse, les scientifiques remontent aux origines de la vie, jusqu'au plus vieil ancêtre commun aux animaux et aux choanoflagellés, ces derniers étant connus pour être très proches des animaux.
En fait, les gènes ne seraient pas apparus progressivement au cours de l'évolution, conférant à leurs nouveaux acquéreurs diverses propriétés d'adaptation. En réalité, la « cellule Eve » aurait possédé l'intégralité des gènes clés que l'on retrouve aujourd'hui chez les choanoflagellés et les animaux. Voilà pourquoi les choanoflagellés expriment des gènes impliqués dans le développement animal qui ne sont retrouvés dans aucun autre organisme unicellulaire. Au cours de l'évolution, au lieu d'inventer de nouveaux gènes pour accomplir de nouvelles tâches, les animaux auraient donc utilisé les gènes existants dans de nouvelles voies. « C'est une confirmation que les gènes sont apparus, au départ, avant leur exploitation par les organismes », souligne Sean B. Caroll, le spécialiste de génétique, à l'origine de la découverte.
* PNAS (« Proceedings of the National Academy of Sciences »), 18 décembre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature