Le Dr Olivier Bergès (1) fait partie des dix spécialistes parisiens en échographie ophtalmologique sur les cinquante que compte la France. Son aventure a commencé il y a vingt ans. Avec son regard malicieux et pétillant, il raconte en riant : « J'ai fait médecine par hasard, radiologie par hasard et échographie de l'il... par hasard. Je venais d'obtenir un poste de radiologie générale dans le service de neuroradiologie de la fondation Rothschild, dont l'un des projets était de développer l'échographie générale. Six mois plus tard, sous l'oeil bienveillant de ma chef de service, le Dr Jacqueline Vignaud, je me tournais vers la pathologie oculaire. On disposait d'un appareil donnant alors des images en "tout ou rien", sans possibilité de gel, utilisé exclusivement par les ophtalmologistes. J'ai commencé par rechercher des corps étrangers intraoculaires détectés à l'époque par le scanner. Mes premiers résultats ne furent pas trop décevants et on prit l'habitude de m'adresser les cas à problèmes. Dans le service, mes collègues appelaient l'échographie "le clair de lune", car l'oeil apparaissait en noir et la graisse orbitaire en blanc ; les images obtenues évoquaient pour eux ce paysage poétique. J'ai eu ensuite des contacts de plus en plus fréquents avec les ophtalmologistes et j'ai voulu parfaire ma formation. Mais le Dr Jacques Poujol, grande référence du moment, car pionnier de l'échographie ophtalmologique, réservait son enseignement exclusivement aux ophtalmologistes. Je me suis donc formé tout seul. Grâce aux spécialistes de l'Hôtel-Dieu, j'ai pu explorer de nombreux patients atteints de tumeur de l'orbite et comparer mes résultats à ceux du scanner. Ainsi, au fil des ans, j'ai pu élaborer une sémiologie échographique en mode B des pathologies intraoculaires et orbitaires, et la retranscrire dans un livre paru en 1986. »
En l'espace de vingt ans, l'échographie a fait des progrès considérables et s'est imposée en ophtalmologie. C'est devenu un examen indispensable pour l'étude des lésions intraoculaires et orbitaires non accessibles au fond d'oeil. Elle donne une analyse morphologique très fine de toutes ces lésions et permet, en outre, une approche fonctionnelle bien meilleure que le scanner et l'IRM.
(1) Service de radiologie, fondation Rothschild, Paris.
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