SAGEMENT assis autour du tatami, les uns sur des chaises, les autres dans leurs fauteuils roulants, les enfants écoutent les judokas en tenue parler de leur sport. Ils boivent les paroles d'Ahmed Ould-Saïd, champion d'Europe 2004, qui, avec gouaille, leur raconte que né dans un quartier difficile, il se destinait plutôt au foot. Ses parents en ont décidé autrement, l'orientant vers le judo, un sport qu'il ne connaissait pas, mais grâce auquel il a pu accéder à un lycée sport et études. Et faire une belle carrière.
La scène, inattendue, se déroule à l'Espace plein ciel, le centre de loisirs et de culture de l'hôpital Necker, à Paris. La rencontre a été organisée par l'association Premiers de cordée, créée en 1999, dont le programme Sport à l'hôpital vise «à valoriser l'activité physique comme vecteur de lien social en créant des passerelles entre le monde du sport et les enfants hospitalisés». Premiers de cordée invite «des sportifs anonymes ou célèbres, valides ou handicapés, à participer à des opérations de découverte et d'initiation».
Pour les gamins de Necker, ce fut ce soir-là, en effet, une véritable découverte. Ils ont été intrigués par la différence de carrure entre Eva Bisseni, championne du monde par équipe en 2006, qui combat dans la catégorie des plus de 78 kg, et celle de Jérôme Guyot, vice-champion d'Europe 2007 chez les moins de 60 kg. Quel que soit son gabarit, a-t-on une chance de trouver sa place au judo ? Les enfants ont été impressionnés par les techniques de chutes dont les sportifs ont fait la démonstration. Avant de se livrer eux-mêmes à quelques bruyantes tentatives, revêtus d'un kimono fourni par l'association.
Le goût du combat.
Premiers de cordée intervient une fois par mois dans les hôpitaux partenaires – pour l'instant tous de la région parisienne : Armand-Trousseau, Bicêtre, Necker, la Pitié-Salpêtrière, Robert-Debré et l'Institut Curie. Saint-Vincent-de-Paul et l'hôpital national Saint-Maurice vont bientôt lui ouvrir leurs portes. L'association invite dans les services pédiatriques les champions du foot, du basket, de la boxe, mais aussi du badminton, du tennis de table, du golf, du tir à l'arc… Grâce à elle, le volley-ball va également faire son entrée à l'hôpital. Plus qu'une parenthèse récréative, la rencontre avec les sportifs apporte, dans le respect des règles, le goût du combat. Un encouragement que tous les petits malades comprennent.
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