« Le bilan 2013 est en demi-teinte. Nous sommes satisfaits de ce qui a été fait mais les choses ne vont pas assez vite, car dans les hôpitaux cela ne va pas mieux : les collègues continent à s’en aller, les jeunes à ne pas venir », résume Nicole Smolski, anesthésiste-réanimatrice à Lyon, présidente d’Avenir hospitalier.
Certains dossiers restés en souffrance sous le Gouvernement précédent sont en effet résolus, comme le compte épargne temps, la place des médecins au sein des commissions médicales d’établissement (CME). D’autres dossiers sont en passe de l’être, notamment le texte modifiant l’arrêté sur les astreintes – « une belle avancée même si cela ne règle pas complètement le problème du temps de travail des médecins », considère Nicole Smolski – ou encore la mission actuellement conduite par Olivier Véran sur les dérives de l’intérim médical à l’hôpital. Et si Mickael Benzaqui, secrétaire général de l’Intersyndicat national des internes (Isni) se réjouit des « mesures incitatives mises en place par le Gouvernement afin de permettre aux jeunes générations de s’installer sur tout le territoire ». Jean-Michel Badet, le secrétaire général de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), estime quant à lui positive « la création de postes partagés ».
Poupées russes
Mais l’attractivité de l’hôpital ressemble un peu aux poupées russes : à peine un dossier est-il clos qu’un autre s’ouvre. « Pour le moment, il n’y a pas de réelle action de la part du Gouvernement sur l’ensemble du problème d’attractivité de l’hôpital », déplore ainsi Mickael Benzaqui pour qui la valorisation des équipes, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle ainsi que le recentrage de la profession de médecin sur la médecine sont autant de combats tout aussi importants à mener pour redonner à l’hôpital tout son dynamisme.
Faisant écho à son homologue, Nicole Smolski regrette l’absence de « réflexions ciblées » sur le début et la fin de carrière, le statut des assistants spécialistes hospitaliers et de post-internat, le décompte du temps de travail ou encore les hôpitaux en sous-effectif dans les déserts médicaux. Autant de thèmes qui méritent « un affichage rapide et fort pour redonner confiance aux professionnels ». Mais encore faut-il qu’au-delà des paroles, le Gouvernement passe à l’action, demande Jean-Michel Badet, car il y a urgence : « Il suffit de regarder le nombre de postes vacants et le succès des agences de médecins pour se rendre compte que la question des carrières à l’hôpital public présente encore de très grandes difficultés. »
2014 sera donc le théâtre d’un nouvel épisode du feuilleton « attractivité de l’hôpital ». Ne serait-ce qu’en raison de la proche publication des conclusions, actuellement en phase de finalisation, de la Ccmmission attractivité mandatée par la Fédération hospitalière de France (FHF).
F. J.
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