Crèmes blanchissantes

Attention aux glycémies capillaires aberrantes

Publié le 25/04/2013
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Les laits corporels ou crèmes contenant de l’hydroquinone, utilisées pour le blanchiment par nombre de femmes en particulier africaines, sont à l’origine de fausses hyperglycémies capillaires (dextros) persistantes. C’est ce qu’est venu confirmer une élégante étude menée à l’hôpital central de Yaoundé (Cameroun). Quant aux crèmes à base de corticoïdes testées dans l’étude, utilisées elles aussi pour le blanchiment, et les laits à base d’huile d’amande douce ou d’huile de palmiste, ils ne modifient pas les glycémies capillaires. Les laits à base d’hydroquinone induisent d’importantes surestimations des glycémies à la fois chez les non diabétiques et chez les diabétiques. Immédiatement après l’application – une application contrôlée en couche fine et sur mains propres dans cette étude menée sur 16 volontaires – les glycémies capillaires sont multipliées d’un facteur 2 à 3. Et cette interaction reste encore très importante 60 minutes après l’application. « À une heure, les glycémies mesurées sur les doigts exposés restent encore considérablement plus fortes que les glycémies contrôles, résume le Dr Eugène Sobngwi. Cette étude apporte la preuve de l’implication des crèmes blanchissantes dans des hyperglycémies aberrantes observées à l’hôpital à Yaoundé. Or ces hyperglycémies peuvent générer de graves problèmes d’adaptation de traitement chez le diabétique. Mais aussi de dépistage et diagnostic dans les régions rurales où l’on ne dispose pas toujours d’une glycémie au laboratoire… Il est donc primordial de renforcer les messages d’éducation thérapeutique sur le lavage des mains avant toute glycémie capillaire ». Un lavage, correct, suffit en effet pour normaliser les mesures de glycémie capillaire.

E Sobnwi et al. Effets des laits corporels sur la mesure de la glycémie capillaire.

 P.S.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9237