LA FIÈVRE hémorragique avec syndrome rénal (Fhsr), autrefois appelée néphropathie épidémique, est due à l'infection par des virus de la famille des Hantavirus, essentiellement le virus Puumala en France. Son réservoir principal est le campagnol roussâtre, un rongeur de 12 à 13 cm et de 35-45 g au pelage brun-roussâtre et gris jaunâtre. Le mulot à collier peut accessoirement être aussi un hôte naturel du virus. Ces rongeurs, chez qui l'infection est inapparente, excrètent le virus en grande quantité dans leurs urines, leurs selles ou leur salive. L'homme se contamine par voie respiratoire en inhalant les Hantavirus ; plus rarement par morsure. La maladie n'est pas transmissible de personne à personne.
En France, le virus est essentiellement présent dans le quart nord-est. Le massif forestier des Ardennes belges et françaises est particulièrement touché. La Lorraine, la Picardie et la Franche-Comté sont également concernées. Des cas sont régulièrement signalés dans ces régions, avec, parfois, des épidémies localisées et cycliques. Ces dernières années, on a pu noter la survenue de deux épidémies de Fhsr : 129 cas en 2003 et 253 cas en 2005, qui n'ont donné lieu à aucun décès. Avant cela, six épidémies avaient été décrites (1985, 1990, 1991, 1993, 1996 et 1999).
L'infection se traduit le plus souvent par un syndrome grippal : fièvre accompagnée ou non de céphalées, parfois de douleurs musculaires importantes et de troubles de la vision. Maladie de gravité modérée, son évolution reste favorable sous traitement. Néanmoins, des complications rénales peuvent survenir. Les symptômes surviennent en général dans les quinze jours à deux mois suivant une activité en forêt, la manipulation de bois, le nettoyage d'une maison laissée longtemps inhabitée ou après un contact avec des rongeurs.
Dératisation.
Depuis le début de l'année, le nombre de cas détectés par le centre de référence des fièvres hémorragiques virales (institut Pasteur, Lyon) est en augmentation. Pour le seul premier trimestre de l'année 2007, 18 cas ont été notifiés à l'InVS, «un chiffre supérieur à ceux des premiers trimestres des années non épidémiques», note l'institut, mais qui reste «inférieur à ceux des années épidémiques». L'Allemagne signale aussi une augmentation du nombre de cas au cours de la même période.
L'InVS rappelle que la prévention de telles infections repose sur le contrôle régulier de la présence de rongeurs dans l'habitat. Un certain nombre de précautions, faciles à mettre en oeuvre, permettent aux populations qui vivent à proximité d'une forêt, dans une zone où l'infection par Hantavirus est endémique, de réduire considérablement le risque d'infection. Il leur est notamment recommandé d'éviter le contact avec les excreta de rongeurs, y compris la manipulation de rongeurs morts, qui nécessite le port de gants en caoutchouc. Ils doivent éviter l'inhalation de poussières contaminées par ces excreta, en particulier lors du nettoyage de locaux fermés situés en forêt ou en bordure de forêt : porter un masque, se mettre dos au vent, aérer ou asperger (ou, mieux, désinfecter à l'eau de Javel) avant de balayer tout local ayant été fermé longtemps et susceptible d'avoir abrité des rongeurs.
Certaines mesures de lutte contre les rongeurs sont préconisées : dératisation régulière (les cadavres manipulés avec des gants de caoutchouc doivent être brûlés ou mis dans un sac en plastique avant d'être jetés), calfeutrage des embouchures dans les habitations.
Informations disponibles sur les sites de l'InVS (www.invs.sante.fr) et du ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/zoonose/2z.htm).
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