Vivement Noël
Célébration de la mémoire parisienne, « les Belles du Moulin Rouge » (Le Cherche Midi, 128 p., 27 euros) nous convie sur la scène, dans les coulisses et dans les loges de ce haut lieu emblématique du music-hall parisien. La centaine de photographies exceptionnelles de Jacques Habas et le texte de Pierre-Jean Rémy, de l'Académie française, ne laissent pas de place à la nostalgie, car ils montrent surtout la vie de ce lieu mythique.
S'il est une femme qui a incarné la Parisienne dans le monde, c'est bien
« Zizi Jeanmaire »(Editions Assouline, 148 p., 39,80 euros). Devenue célèbre du jour au lendemain, en 1949, en dansant « Carmen » à Londres, elle brillera par la suite de Broadway à Hollywood, en passant par la chanson, le cinéma, le théâtre, le ballet et, bien sûr, le music hall. Voici, pour la première fois, sa photo-biographie, avec une préface d'Edmonde Charles-Roux.
L'art de s'habiller, c'est aussi l'art de se dénuder.
« La grande histoire du Bikini »(Parkstone, 352 p., 450 ill. coul., 76 euros) est là pour nous le rappeler, qui retrace plus de cinquante années de l'histoire féminine à travers ce vêtement synonyme de liberté retrouvée puisque c'est en 1946 que la couturier français Louis Réard a promu ce costume de bain. Le scandale n'allait pas faire long feu, la révolution sexuelle était entamée. Défilé de mode et défilé de stars orchestrés par Patrik Alac, cet album est un excellent antidote à la froidure de Noël.
Loin d'ici, en Asie, d'autres femmes perpétuent les danses sacrées du Cambodge, qui ont survécu à l'effondrement de l'empire khmer au XVè siècle, à la colonisation et même au génocide khmer rouge.
« Les Danseuses sacrées d'Angkor »(Seuil/Jazz éditions, 208 p., 100 ill. coul., 39 euros) est un magnifique album qui montre comment les Apsaras, ces fameuses danseuses célestes sculptées sur les murs d'Angkor Vat, sont à nouveau les intermédiaires entre les dieux, le roi et le peuple khmer : pendant quatorze ans, le photographe Christophe Loviny a suivi cette résurrection et il a pu photographier les parties les plus importantes du répertoire dans le lieu même où officiaient leurs ancêtres. Un album unique, complété de documents d'archives inédits ainsi que des dessins de George Groslier et d'Auguste Rodin, pour découvrir par le biais de la danse sacrée non seulement Angkor mais aussi l'âme du Cambodge.
Les bijoux de tête reviennent à la mode, et cela tombe bien puisque le grand joaillier spécialisé, Chaumet, a ouvert sa collection pour permettre de retracer toute l'histoire de ces bijoux particuliers. Réalisé par Diana Scrisbrick, spécialisée dans l'histoire des pierres taillées,
« Bijoux de tête. Chaumet de 1804 à nos jours »(Assouline, 240 p., 39,80 euros) est un florilège de créativité, qui montre non seulement les plus belles créations de Chaumet mais les variantes les plus éclectiques et universelles de ces diadèmes, bandeaux, aigrettes, peignes ou barrettes.
Ils ne sont pas obligatoirement en diamants ou pierres précieuses, mais les
« Bijoux ethniques d'Afrique, d'Asie, et des îles du Pacifique »(Philippe Picquier, 256 p., 40 euros) montrés dans ce splendide album sont de toute beauté. Il s'agit de la collection Van der Star, unique pour sa taille comme pour sa qualité, dont plus de cinq cents pièces sont ici exposées et accompagnées de descriptions détaillées, avec en outre des textes de spécialistes sur la fabrication des bijoux ainsi que sur l'histoire, l'usage et les styles des différentes régions. Pour le plaisir des yeux et une approche éclairée des coutumes et symbolismes d'autres cultures.
De la même façon c'est le côté rustique, la grossièreté du dessin des jarres, cruches, barattes ou gargoulettes qui ont conduit Hammad Berrada à publier, après quatre années de recherches,
« la Poterie féminine au Maroc »(P&M éditions, 240 p., 400 ill. coul., 150 croquis, 79 euros). En pétrissant la terre glaise les femmes du Rif marocain, au nord du pays, ne créent pas seulement des objets utilitaires mais des uvres d'art car elles sont artistes dans l'âme et protectrices sans le savoir d'un mode de vie qui tend à disparaître. L'hommage qui leur est rendu dans ce très bel album est totalement justifié.
Autre sujet d'émerveillement, le travail des femmes de la tribu Ndebele du sud du Transvaal en Afrique du Sud qui, générations après générations, façonnent un monde de formes dont la magnificence et les audacieux motifs abstraits allient tradition et modernité, qu'il s'agisse de leurs parures de perles portées lors des cérémonies ou des peintures monumentales sur les murs extérieurs de leurs maisons en pisé. On les redécouvre dans
« Ndebele »(Arthaud, 204 p., 45 euros), une nouvelle édition de l'ouvrage de Margaret Courtney-Clarke.
Comme tout finit par des chansons et que les femmes sont partie prenante pour la moitié, signalons la charmante anthologie
« Y'a d'l'amour en chansons »(Larousse, 336 p., 400 ill. coul., 32 euros). Réalisé sous la direction du parolier Pierre Saka et préfacé par Henri Salvador, l'ouvrage raconte, de la rencontre à la rupture ou aux noces d'or, toutes les étapes de l'amour au travers des textes intégraux de quelque 150 des plus belles créations du répertoire. Des chansons qui sont commentées avec autant d'érudition que d'humour par l'écrivain et psychanalyste Oreste Saint-Drôme et illustrées par une iconographie qui s'attache à remettre chaque titre dans son époque et son ambiance spécifique.
Le sexe, simplement
Cela fait dix-sept ans que s'est ouvert à Amsterdam, à l'initiative très privée de Monique Van Marle, le musée du sexe. D'aucuns préfèrent dire le musée de l'érotisme. Quoi qu'il en soit, plus de 500 000 personnes le visitent chaque année et y découvrent maintes créations artistiques extraordinaires venant de toutes les civilisations du monde. Une bonne partie est réunie dans cet album d'une grande qualité graphique, « le Temple de Vénus. Le musée du sexe d'Amsterdam » (éditions Parkstone, 200 p., euros) ); lequel, comme il est coutume pour ce genre d'ouvrages, habille les reproductions de textes littéraires d'hier à aujourd'hui, habilement choisis par Hans-Jürgen Döpp, qui a longtemps donné des cours d'interprétation psychanalytique et d'histoire culturelle de l'art érotique à l'université de Francfort.
Le langage des mains
Encore un ouvrage original et de toute beauté dû au talent de deux photographes, Tiziana et Gianni Baldizzone, qui a pour thème « la Main qui parle » (Phébus,160 p., 39,50 euros). De leurs voyages aux quatre coins du monde, ils ont sélectionné des clichés qui mettent en valeur des mains, d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards, nous rappelant ainsi que ce sont elles qui nous ont fait ce que nous sommes. Mains du plaisir, mains de la beauté, main à la tâche, mains du cur, mains du rite, parées ou souillées, affairées ou au repos, à la peine ou à la joie, ces images disent bien que nous existons par nos mains. A l'appui, un texte de Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre, pionnier de l'éthologie humaine.
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