L'ATHEROSCLEROSE carotidienne progresse déjà dans l'enfance chez les sujets hétérozygotes pour l'hypercholestérolémie familiale, constatent Albert Wiegman (Amsterdam, Pays-bas) et coll. dans le « Lancet ». Ils sont parvenus à ce constat à partir de la surveillance échographique, pendant quatre ans, de l'épaisseur intima-média de carotides d'enfants.
De juillet 1997 à mars 2001, les médecins néerlandais ont recruté 201 enfants, de 8 à 18 ans, issus de famille dont au moins un enfant était atteint d'une hypercholestérolémie familiale hétérozygote confirmée génétiquement. Ils ont également recruté 80 témoins sains, indemnes génétiquement de l'affection, mais issus des mêmes familles.
L'échographie carotidienne en mode B a mis en évidence une épaisseur moyenne intima-média (sur trois segments carotidiens) de 0,494 mm chez les enfants hétérozygotes et de 0,472 mm chez les témoins, soit un écart de 0,049 mm ; ce qui est jugé significatif par les chercheurs. Lorsque les différences ont été rapportées à l'âge, les hétérozygotes ont révélé une augmentation d'épaisseur au moins cinq fois plus rapide que les témoins, soit 0,005 mm/an, contre moins de 0,001 mm/an.
Une analyse séparée a été menée entre garçons et filles. Les premiers sont défavorisés, puisque l'épaisseur moyenne de la paroi carotidienne était plus forte chez eux que chez les filles. La différence est chiffrée, en moyenne, à 0,017 mm.
Le LDL cholestérol.
L'âge, le taux de LDL cholestérol et le sexe ont été considérés comme des facteurs prédictifs d'épaisseur intima-média. L'étude insiste sur la place prépondérante du LDL dans l'apparition d'une maladie vasculaire précoce. Arrivés à l'âge adulte, les enfants hétérozygotes sont atteints d'une athérosclérose due à une facteur essentiel, le LDL. « Un risque de maladie coronarienne près de 100 fois plus élevé a été relevé, entre 20 et 40 ans, chez les sujets atteints d'hypercholestérolémie familiale », relèvent les auteurs.
Il leur reste à établir à quel âge une intervention visant à abaisser le taux de cholestérol doit être entreprise avant que des séquelles cliniques soient devenues inévitables. Ils se demandent également quels seraient les résultats de tels traitements, tant sur l'efficacité que sur la sécurité thérapeutique. Peut-être faudrait-il débuter les hypolipémiants avant la puberté pour préserver les coronaires, concluent-ils.
« Lancet », vol. 363, 31 janvier 2004, pp. 342-343 (éditorial) et 369-370.
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