Niort (79)
Dr Pierre Candelon
Monsieur le président, cher confrère,
C’est un confrère syndiqué CSMF de 40 ans qui vous écrit aujourd’hui pour vous exprimer sa profonde déception et même sa rancœur.
Comment avez-vous pu accepter les termes du décret du 26 novembre 2011 modifiant notre retraite ASV ? Quelle stupéfaction quand je vois notre presse professionnelle qui titre « le régime ASV est sauvé » ?
Syndiqué CSMF dès le début de mon exercice, ayant même à une époque exercé les fonctions de trésorier du syndicat départemental, ayant toujours exercé en secteur I, j’ai toujours pensé (hélas naïvement) que cet « Avantage Social Vieillesse » nous permettrait d’avoir une retraite convenable. Hélas il s’avère que ce régime battait de l’aile depuis plusieurs années (selon les avertissements et les affirmations du président de notre CARMF) mais personne d’autre – et en particulier la CSMF – n’a véritablement informé ses adhérents de la situation et personne – même la CSMF – n’a jamais essayé d’y porter remède.
Après avoir cotisé pendant 37 ans à la CARMF, puis avoir poursuivi une activité dans le cadre « cumul retraite-poursuite d’une activité modérée », j’ai encore cotisé à la CARMF pendant trois ans (et ceci à fonds perdus !) et j’en ai accepté la contrainte.
Mais maintenant cher confrère trop c’est trop. Si je ne m’abuse, le point de cette retraite ASV est bloqué à la même valeur de 15,50 euros depuis 1999 et cela nous l’avions accepté par solidarité envers les plus jeunes. Mais maintenant un décret vient nous annoncer que sa valeur va être diminuée sur trois ans jusqu’à 14 euros !
Alors trop c’est trop… d’autant que ceci ne semble pas résoudre le problème car si j’ai bien compris, dans 5 ans, tout risque être de nouveau revu… et cela m’étonnerait beaucoup que cela soit en notre faveur.
Alors cher président :
- Pouvez-vous me citer une seule profession qui va subir le même sort, qui peut accepter une telle ignominie ?
- Ne pensez-vous pas qu’il serait encore temps de descendre dans la rue comme nous l’avons fait il y a quelques années, au lieu de courber l’échine et de subir cette injustice ?
- Pensez-vous vraiment que notre syndicat CSMF nous a bien défendus ?
- À quoi cela sert-il d’être syndiqué toute une vie pour récolter cette infamie en fin de carrière ?
- Et enfin, pourquoi voulez-vous que de jeunes confrères adhérents à la CSMF, quand ils constatent cette situation, comprennent qu’ils vont subir de lourdes contraintes financières pour un résultat qui risque être encore plus aléatoire et dont ils vont nous rendre responsables ?
Croyez, président et cher confrère, à ma profonde désillusion.
Du « travailler plus » au « travailler trop »
Barjols (83)
Dr Jean Lemaigre-Voreaux
Notre président de cesse de marteler depuis 2007 que chaque Français devrait avoir pour objectif de « travailler plus » afin d’affermir l’avenir de notre pays…
Simultanément, l’assurance-maladie sanctionne lourdement des soignants au seul motif qu’ils « travaillent trop »
La Sécu aurait-elle entrepris de torpiller l’avenir de la France ?
Quelle admirable cohérence !
Aviron et DPC
Paris (75)
Dr Bernard Kron
« Un hôpital et une clinique décident de faire des courses d’avirons ». On connaît cette fable, mais elle a une suite :
Les manageurs et la CME de l’hôpital se réunissent et constatent qu’ils avaient oublié d’imposer le DPC. Un groupe d’audit constitué de « seniors managers » est créé. La HAS, après consultation du directoire, décide de s’allouer les services d’un cabinet de consultants pour valider ces décisions. « L’équipe de l’hôpital a besoin de plus de rameurs, de moins de barreurs, d’un chef de projet, d’une nouvelle gouvernance et d’un p’tit CAPI », disent les consultants.
Personne ne veut devenir rameur, il est donc décidé de créer des postes d’« assistants rameurs » et, summum de la technologie, d’acheter un simulateur. Le chef de pôle décide de créer une spécialité de
Manœuvrier Général imposé par la réforme du LMDTT (« Laisse Moi Dormir Tout le Temps ») et de Consultants Spécialisés (CS). Une prime d’un euro leur sera allouée ! L’ARSA récompense les « barreurs managers » en leur donnant le prix de l’organisation. L’objectif sera d’accréditer une nouvelle stratégie, en conformité avec les indicateurs de traçabilité, dans le cadre du réseau sécurisé de compétences et de contrôles randomisés de la qualité des protocoles.
Les courses se dérouleront avec handicaps et sans DP. La clinique devra parcourir dix kilomètres, appelés « Objectif Quantité Nationale », l’hôpital n’aura à courir que cinq kilomètres. Il lui sera octroyé une subvention d’un barreur titulaire d’un DIU.
Au bout d’une heure, la clinique a déjà parcouru douze kilomètres. Très mécontent de ce Dépassement Permanent d’objectif, le ministère décide que la clinique ne pourra désormais courir qu’avec des barreurs assujettis aux 35 heures et aux RTT. L’utilisation de rameurs non diplômés sera interdite. Le gouverneur général des Agences des Régates Spéciales (ARS) décide que les coureurs auront un quota de 30 séances d’entraînement avec une check-list. Tant que l’objectif « zéro défaut » ne sera pas atteint, aucun candidat ne pourra courir. On sera obligé de recruter quelques « manchots » en terre Adélie. La HAS et le Conseil National des Courses après la tenue des États Généraux nommeront une commission qui devra proposer une nouvelle réforme.
Les Courses à Handicaps Universels (CHU) sont créées. Elles auront la triple mission de former, soigner et rechercher des nouveaux rameurs. L’ECN recevra 100 % des candidats. Ceux-ci devront suivre un DPC (Développement Professionnel continu) qui, en cas de validation, pourra seul leur permettre de continuer les courses.
Toute ressemblance avec notre système de soins (sur administré) ne serait que pure coïncidence.
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