Après la Confédération des syndicats médicaux français (« le Quotidien » du 16 avril), c'est au tour du syndicat MG-France d'appeler au boycott de la consultation organisée par la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) sur l'avenir du régime de l'allocation supplémentaire de vieillesse (ASV, qui représente en moyenne 39 % de la retraite totale des médecins conventionnés).
Cette consultation qui concerne les 170 000 affiliés de la caisse, demande à chaque médecin s'il « souhaite que l'on privilégie » soit « une solution de fermeture de l'ASV (arrêt du versement des cotisations avec paiement par les caisses d'assurance-maladie des droits acquis) », soit « une solution de maintien de l'ASV (maintien du versement des cotisations et du paiement des allocations) ». Cette consultation est « illégitime », selon MG-France, puisque « l'ASV, contrepartie conventionnelle, ne peut être discutée qu'entre syndicats et caisses ».
Quant au Syndicat des médecins libéraux (SML), partisan d'un « choix éclairé », il déplore à la fois le « déficit d'information de la profession », malgré « la complexité du problème », et « les doutes importants » sur la prise en compte de l'ensemble des paramètres par la CARMF (démographie, impact de la féminisation de la profession sur la durée de cotisation, espérance de vie, part des médecins en honoraires libres).
Le SML pose deux préalables à la consultation de la profession : d'une part, l'organisation d' « un large débat en son sein » et, d'autre part, « la mise en œuvre d'expertises croisées (...) prenant en compte l'ensemble des paramètres et établissant des simulations en fonction de plusieurs hypothèses d'évolution de la démographie médicale ».
La réponse de Maudrux
Le Dr Gérard Maudrux, président de la CARMF, fait fi des critiques de « ceux qui n'ont rien fait pour l'ASV pendant des années. Si le Dr Cabrera [président du SML, NDLR] voulait d'autres études contradictoires, que ne les a-t-il pas demandées depuis deux ans ! » Visant cette fois la CSMF qui, il y a quelques jours, a appelé au boycott de cette consultation, le président de la CARMF dénonce « l'incohérence du discours de ceux qui soutiennent l'ASV tout en appelant les spécialistes à se déconventionner ». « Soutenir l'ASV c'est soutenir la convention », rappelle-t-il. Enfin, le président de la CARMF propose l'aide de sa caisse, en tant que « conseil et expert » si les syndicats « veulent s'occuper de l'ASV » après sa consultation.
En attendant, le Dr Maudrux « s'occupe de ce qui ne (le) regarde pas, quel que soit l'avis des syndicats ». Demain, au conseil d'administration de la CARMF, il va proposer des abattements de cotisations ASV facultatifs, calqués sur les abattements appliqués dans le régime de la retraite de base.
Enfin, SOS-Retraite-Santé, qu'il préside, invite les médecins à se prononcer sur l'ASV, tout en soulignant que ce régime, baptisé « avantage » à l'origine, « aura été divisé par 12 en trente ans ».
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