Comme marqueur de l’inflammation

Asthme : l’hyperéosinophilie pourrait être un indicateur des exacerbations

Publié le 26/05/2014
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Crédit photo : MediaforMedical

Sachant que les éosinophiles contribuent à la physiophathologie de l’asthme (en tant que médiateur inflammatoire allergique), une équipe américaine a examiné si leur taux sanguin est associé au risque ultérieur d’exacerbations d’asthme.

Zeiger et coll. ont ainsi exploité les données d’un organisme de gestion des soins (Kaiser Permanente Southern California), pour identifier 2 392 adultes (70 % de femmes) ayant un asthme persistent en 2009 et 2010, sans comorbidité majeure, et ayant eu un dosage sanguin des éosinophiles en 2010.

En définissant l’exacerbation comme une aggravation nécessitant une corticothérapie systémique dans les 7 jours d’une consultation pour asthme, ou une admission aux urgences, ou une hospitalisation pour asthme, ils ont trouvé que le taux d’exacerbations en 2 011 était de 0,41 événement par personne-année.

Un marqueur indépendant

L’analyse montre que pour les concentrations d’éosinophiles supérieures à 400/mm3, le risque d’exacerbations est majoré de 30 % dans l’année suivante, ceci après avoir contrôlé les autres facteurs de risque d’exacerbation tels qu’une crise d’asthme récente, un traitement à l’étape 4 à 5 selon GINA, plus de 7 nébuliseurs de bêtamimétiques à courte durée d’action, le sexe féminin, et l’obésité.

En conclusion, une concentration élevée d’éosinophiles sanguins représente un facteur de risque indépendant pour les futures exacerbations d’asthme, ce qui suggère une morbidité plus importante chez les asthmatiques ayant une éosinophilie.

Ce résultat doit être confirmé dans d’autres populations et d’autres contextes. « Les éosinophiles sont un marqueur d’inflammation accrue dans l’asthme. Un taux d’éosinophiles élevé dans le sang pourrait indiquer une inflammation en cours et suggérer un traitement anti-inflammatoire plus intense qui pourrait aboutir à un meilleur contrôle de l’asthme, explique au « Quotidien » le Dr Robert Zeiger (Kaiser Permanente, San Diego). Ce marqueur d’inflammation est simple et peu coûteux à doser, et il pourrait s’avérer utile pour prendre en charge les patients asthmatiques. »

American Thoracic Society International Conference, 20 mai 2014, Zeiger et coll..

Dr Véronique Nguyen

Source : Le Quotidien du Médecin: 9330