Lors du symposium organisé par les Laboratoires GlaxoSmithKline, le Dr Braunstein (Uxbridge, Grande-Bretagne) a rapporté les résultats d'une étude américaine de M. Kavuru et coll. (JACI 2000). Des patients asthmatiques traités avant l'essai par corticoïdes inhalés (80 % d'entre eux) et par bêta-2 agonistes longue d'action seuls (pour 20 % d'entre eux) ont été randomisés en quatre groupes après arrêt de leur traitement antérieur : un premier groupe sous placebo, un deuxième sous bêta-2 longue durée d'action (salmétérol 50 μg), un troisième sous corticoïde (fluticasone 100 μg) deux fois par jour et un quatrième sous l'association de salmétérol 50 μg et de fluticasone 100 μg (Sérétide).
L'évolution des débits expiratoires de pointe (DEP) a été observée chaque jour en fonction du temps. Les auteurs ont constaté une aggravation de l'asthme chez les patients sous placebo, d'environ 15 l/min, une amélioration relative dans le groupe sous bronchodilatateurs et dans celui sous corticoïdes, et une amélioration du DEP deux fois plus importante dans le groupe sous fluticasone et salmétérol, avec des valeurs atteignant, en fin de parcours, environ 55 l/min. « Ce qui, ajouté à l'aggravation d'environ 15 l/min notée sous placebo, entraîne une amélioration globale de 70 l/min, un gain extrêmement important pour le patient », a souligné le Dr Braunstein .
« Cela étant, l'amélioration de la fonction ventilatoire est un critère nécessaire, mais pas forcément suffisant pour mesurer l'amélioration du contrôle de l'asthme. »
Limiter les exacerbations
Ainsi, dans une étude analogue (G. Shapiro et coll. « AJRCCM » 2000), mais avec des patients asthmatiques plus sévèrement atteints, traités par des doses plus importantes de corticoïdes et de Sérétide, les aggravations qui conduisaient à des exacerbations ont été notées dans chaque groupe de patients : sous placebo, plus de la moitié des patients sont sortis de l'étude pour des raisons de sécurité à la suite d'une exacerbation, sous salmétérol seul et sous corticoïde seul, entre un quart et un tiers sont sortis de l'étude, alors que dans le groupe traité par l'association salmétérol-fluticasone, aucun patient n'est sorti de l'étude pendant environ trois mois.
« Ces résultats obtenus par Sérétide sur la fonction ventilatoire et les exacerbations sont globalement très satisfaisants sur le plan médical, maisencore faut-il que ce bénéfice soit ressenti par le patient, a poursuivi le spécialiste . D'où l'importance des échelles de qualité de la vie comme le questionnaire validé d'Elisabeth Juniper, qui permettent de chiffrer ce bénéfice. » Dans l'étude de Shapiro, si l'on considère la qualité de vie des patients traités par placebo seul, alors qu'ils étaient auparavant sous corticoïdes, elle s'aggrave d'un demi-point ; chez ceux traités par un bêta-2 longue durée d'action seul, la qualité de vie s'altère d'un quart de point ; en revanche, quand on instaure une corticothérapie (500 μg par jour de fluticasone), elle s'améliore de façon cliniquement perceptible de plus d'un demi-point. Enfin, sous association thérapeutique, l'amélioration de la qualité de vie dépasse, cette fois-ci, un point.
« Au total, a conclu le spécialiste, quels que soient les paramètres mesurés, on constate sous Sérétide des résultats nettement supérieurs à ceux observés sous monothérapie. »
D'après la communication du Dr Guy Braunstein (Uxbridge, Grande-Bretagne) au 6e Congrès de pneumologie de Nice.
En attendant l'étude GOAL
L'étude GOAL (Gaining Optimal Asthma controL)*, multicentrique, prospective, en cours sur les cinq continents, devrait permettre de conforter les résultats des analyses rétrospectives menées chez des patients asthmatiques. Elle vise non seulement à étudier le contrôle de la maladie, mais également à mesurer la qualité de la vie, la limitation des activités quotidiennes et le recours aux soins, de façon à faire également une analyse économique du contrôle. Les patients sont randomisés pendant dix-huit mois, soit sous Sérétide, soit sous fluticasone seule, avec des doses qui sont ajustées et augmentées par paliers. GOAL a déjà inclus environ 5 000 patients, dont 300 en France. Les résultats seront probablement disponibles l'année prochaine.
* www. asthmaGOAL.com
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