L ES traitements actuels de l'asthme (anti-inflammatoires et broncho-dilatateurs), administrés selon des schémas adaptés aux différentes formes de la maladie, permettent un contrôle satisfaisant des symptômes chez 95 % des patients, estime le Pr M. Aubier (hôpital Bichat, Paris). Cependant, la prévalence de l'asthme s'accroît et la mortalité ne diminue guère... La recherche doit s'intéresser aux moyens d'agir sur l'évolution de la maladie, en particulier sur le remodelage bronchique (obstruction fixée) et sur son histoire naturelle.
Un effet bénéfique sur le remodelage bronchique
Au sein des deux grandes classes médicamenteuses actuelles, de nouvelles molécules sont déjà disponibles (bêta-mimétiques longue durée d'action, corticoïdes inhalés plus puissants). Les antileucotriènes, inhibiteurs spécifiques des leucotriènes (puissants médiateurs inflammatoires), sont administrés par voie orale dans les asthmes légers à modérés en association aux corticoïdes inhalés. Des observations sur modèle animal suggèrent un effet bénéfique sur le remodelage bronchique. De nombreuses molécules plus spécifiques des différents médiateurs de l'inflammation allergique sont en développement, parmi lesquelles on peut citer :
- un récepteur soluble de l'interleukine 4 (IL4), cytokine pro-inflammatoire jouant un rôle important dans les manifestations allergiques. Ce récepteur d'IL4 administré par voie inhalée pourrait représenter « une véritable éponge à IL4 au niveau pulmonaire», précise le Pr Ph. Devillier (Reims). Les premiers essais sur des asthmes modérés sont encourageants (impact positif sur le contrôle des symptômes après arrêt des corticoïdes inhalés et sur la fonction respiratoire) ;
- un anticorps anti-CD4 est en développement ;
- un anticorps monoclonal anti-IgE (voie sous-cutanée) est en évaluation dans les asthmes modérés à sévères, dont certains sous corticoïdes oraux ; une réduction significative de la consommation de ceux-ci a été observée. Ce produit semble intéressant, probablement en association avec des corticoïdes inhalés.
Par ailleurs, selon le Pr J-M. Saint-Rémy (Belgique), « une forme efficace d'immunothérapie émergera sans doute de l'association de certaines nouvelles approches de modulation de la réponse immunitaire anti-allergène », comme par exemple l'association à l'allergène de séquences d'ADN bactérien (déviation de la réponse vers la production d'IgG spécifiques), ou la polymérisation de l'allergène afin de réduire sa reconnaissance par les IgE.
Paris, 25e Journée Scientifique Aventis, « Les défis thérapeutiques de l'asthme et de l'allergie au XXIe siècle ».
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