Une étude menée en Ile-de-France par le CREDES (1) remet en cause l'idée selon laquelle une prise en charge ambulatoire de qualité de l'asthme réduit systématiquement le coût total des soins.
En toute logique, plus l'asthme est sévère, plus sa prise en charge coûte cher. Comparés à l'investissement que représente la prise en charge d'un patient souffrant d'asthme persistant léger, les patients atteints d'asthme persistant modéré et sévère coûtent 1,4 fois et 1,9 fois plus cher. Le montant des soins est également influencé par l'ancienneté de la maladie. Les patients dont l'asthme s'est déclaré depuis moins d'un an engendrent des coûts inférieurs de 26 % aux autres patients, principalement parce que leurs dépenses de pharmacie sont plus faibles, bien qu'ils aient 2,2 fois plus de chances d'avoir été hospitalisés.
Le CREDES note que, d'un point de vue économique, des pratiques médicales de meilleure qualité induisent un coût plus important. Quel que soit le stade de la maladie, explique l'étude, « bénéficier d'un traitement de fond (médicaments que le consensus international recommande de prendre tous les jours en cas d'asthme persistant) ou prendre un traitement adapté (selon le jugement du médecin conseil) entraînent respectivement un accroissement des coûts globaux de 28 % et de 10 % ». Dans le même temps, un traitement jugé adapté divise par 1,6 le risque d'avoir été hospitalisé l'année précédant l'enquête. « Les coûts des hospitalisations évitées ne compensent pas le coût d'une prise en charge ambulatoire de qualité », en déduit le CREDES. Ce constat vaut pour toutes les situations sauf une : celle où les patients bénéficient à la fois d'un traitement adapté (les aidant à se sentir mieux) et efficace (apaisant leurs symptômes). Car dans ces cas précis, le risque d'hospitalisation est divisé par 2,5 et les coûts globaux de prise en charge sont réduits.
(1) « Les déterminants du coût de l'asthme persistant en Ile-de-France », par Laure Com-Ruelle, Nathalie Grandfils, Fabienne Midy et Rémi Sitta, « Bulletin d'information en économie de la santé », n° 58.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature