On estime que 3,5 millions de personnes souffrent d'asthme en France, soit 5 à 7 % des adultes et 10 à 15 % des enfants. C'est la maladie chronique la plus fréquente chez l'enfant. Et sa prévalence est en constante progression dans tous les pays industrialisés.
Or, même si aujourd'hui l'efficacité des traitements est telle qu'elle devrait permettre à la très grande majorité des asthmatiques de vivre normalement, 50 % des patients ne sont pas correctement traités. L'enquête ASUR, publiée récemment, montre que chez 4 087 asthmatiques vus aux urgences, 30 % n'avaient pas de suivi régulier.
« La notion de meilleur contrôle de l'asthme doit être soumise à plus d'exigence de la part des soignants et des malades eux-mêmes », estime le Pr Daniel Vervloet (pneumo-allergologue, Marseille). Les nouvelles recommandations internationales (GINA 2002) insistent sur la prise en compte du poids thérapeutique nécessaire à la disparition des symptômes pour juger de la sévérité de la maladie. Celle-ci doit également être établie en fonction de l'altération de l'exploration fonctionnelle respiratoire, évaluée par la spirométrie ou la variabilité du débit de pointe.
« Le diagnostic éducatif est la première étape de l'éducation thérapeutique, explique le Dr Marc Sapène (Bordeaux). Il tient compte de la personnalité du patient, de sa connaissance de la maladie, de sa motivation à gérer son asthme, de ses conditions et ses projets de vie. » Dans toutes les circonstances cliniques, il est absolument fondamental d'obtenir une certitude diagnostique, par une mesure objective de la réversibilité de l'obstruction bronchique lors des épreuves spirométriques.
Des questionnaires simples doivent être rédigés pour que le malade puisse apprécier le contrôle de son asthme de façon objective, ainsi que le retentissement de son affection sur sa qualité de vie : peut-il rire, faire du sport, travailler et dormir normalement ?
Ce qui a conduit l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) à établir des recommandations pour la mise en place d'une éducation thérapeutique s'adressant à tous les patients, personnalisée, intégrée aux soins et financée. Les associations de patients ont ici une grande utilité. A titre d'exemple, il faut mentionner l'association Asthme & Allergies (précédemment Association Asthme), qui uvre depuis 10 ans pour former, informer, éduquer les patients et les professionnels de santé ; elle propose : un site Internet, des dépliants d'information, un réseau d'associations locales, et, depuis le début de l'année, numéro Vert (0.800.19.20.21) mis en place par le ministère de la Santé et géré par l'association. Ce numéro Vert entre dans le cadre du plan ministériel pluriannuel annoncé en janvier 2002 dont les cinq objectifs sont : mieux informer, mieux traiter, mieux éduquer, mieux gérer le cas des asthmes professionnels, mettre en place une veille concernant l'asthme bronchique.
Une campagne nationale de dépistage
La Journée mondiale de l'asthme, le 7 mai, traduit également cette volonté de sensibiliser, d'informer et d'éducation le public et les professionnel sur cette maladie. Parmi les différentes actions mises en place à cette occasion, l'association Asthme & Allergies lance, avec le parrainage du ministère de la Santé et le soutien des laboratoires GSK, une campagne nationale sur le thème « Et si c'était de l'asthme ? ». Trente mille professionnels de santé (pneumologues, allergologues, pédiatres, généralistes, pharmaciens) participent à cette action nationale de dépistage. Un questionnaire est mis à la disposition du public dans les salles d'attente des cabinets médicaux, dans les officines, sur Internet et dans la presse. Il apprend au public à reconnaître les symptômes évocateurs de la maladie, en les sensibilisant à certaines situations : « Je suis facilement essoufflé », « Mon enfant tousse la nuit », « J'ai parfois des sifflements dans la poitrine », « Mon enfant tousse quand il court »... Cela doit favoriser le dialogue avec les professionnels de santé qui pourront dépister de nouveaux cas, informer les patients et leur apprendre à mieux gérer leur maladie.
Conférence organisée par le laboratoire GSK dans le cadre du XXXe Club Santé.
Communications du Pr Daniel Vervloet (pneumologue, Marseille), du Dr Patrick Legeron (psychiatre, Paris), du Dr Marc Sapène (pneumologue, Bordeaux) et du Pr Michel Aubier (pneumologue, Paris).
Des actions dans toute la France
- L'association Asthmes & Allergies* organise de nombreuses actions régionales : journée portes ouvertes dans les écoles de l'asthme d'Agen, d'Angers, de Bordeaux, de La Bourboule, de Montpellier, de Nantes... ; animations à la foire Artois Expo à Arras ; exposition à l'hôpital de Dreux ; animation sur le dépistage à l'hôpital Robert-Debré à Paris ; ascension de la cathédrale de Strasbourg (330 marches) par un groupe d'asthmatiques...
- Les 101 comités départementaux du Comité national contre les maladies respiratoires proposent aussi différentes actions : sortie en mer dans les Bouches-du-Rhône, journée du souffle à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, information et mesures du souffle en Guadeloupe...
* 3, rue Hamelin, 75116 Paris, tél. 01.47.55.03.56, fax 01.44.05.91.06, www.asmanet.com.
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