L'ASSURANCE-MALADIE souhaite améliorer la prise en charge de l'asthme. En France, plus de trois millions de personnes souffrent de cette affection à des degrés divers, et 900 000 d'entre elles sont suivies de manière régulière. Le problème, note l'assurance-maladie, c'est qu'une bonne part de ces patients ne suit pas (ou peu) le traitement de fond préventif par corticoïdes inhalés, pourtant recommandé par les experts sanitaires, tandis qu'une autre part ne suit pas un traitement adapté. L'assurance-maladie note ainsi «un recours très fréquent à des traitements associés (corticoïdes et bronchodilatateurs de longue durée d'action) , pourtant réservés à un nombre restreint de patients et dans des indications précises». Ces traitements associés ayant un prix sensiblement supérieur à celui des simples corticoïdes inhalés, il s'ensuit un surcoût très net pour les comptes de l'assurance-maladie, qui indique que les remboursements de médicaments à visée antiasthmatique ont enregistré une hausse de près de 60 % entre 2000 (date de sortie des traitements associés) et 2007 : 970 millions d'euros contre 608. Et, en 2007, les traitements associés ont représenté plus de la moitié du total des remboursements de médicaments antiasthmatiques, alors qu'ils devraient être réservés, en deuxième intention, à un petit nombre de malades.
Lettre aux patients.
L'assurance-maladie va donc envoyer prochainement à ces patients une lettre-questionnaire à remettre à leur médecin traitant, afin de les inciter à adapter, «si besoin est», leur traitement. Parallèlement, les délégués de l'assurance-maladie (DAM) rencontreront plus de 40 000 médecins «pour promouvoir les bonnes pratiques et le respect des recommandations sanitaires».
Côté cataracte, le problème est tout autre. Cette opération, qui est l'acte chirurgical le plus pratiqué en France, connaît de grandes disparités régionales, tant dans le nombre d'actes pratiqués qu'en ce qui concerne l'âge des patients qui la subissent, ou même la nature de l'intervention puisque la pratique de la chirurgie ambulatoire varie sensiblement, à la fois par région et par type d'établissement (public ou privé). Notre analyse «fait aussi apparaître qu'un taux élevé de chirurgie ambulatoire est corrélé avec un nombre d'actes élevé, réalisés majoritairement par des établissements privés», note encore l'assurance-maladie. La CNAM a donc décidé de généraliser la procédure d'accord préalable, déjà expérimentée localement dans le Val-d'Oise. Cette procédure concernera les établissements qui pratiquent cette opération en hospitalisation complète dans des proportions supérieures à la moyenne nationale. L'objectif étant de parvenir à une moyenne de 85 % d'opérations de la cataracte en ambulatoire. Mais cette procédure d'accord préalable pourra concerner également d'autres opérations légères comme les varices ou encore le canal carpien.
Cette procédure d'accord préalable a été rendue possible par l'article 37 de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2008. Il prévoit la possibilité de mettre en place une procédure d'accord préalable pour les établissements de santé, mais cette disposition pourra aussi s'appliquer aux médecins libéraux pour des actes ou des groupes d'actes. Si la disposition était d'application immédiate pour les établissements de santé, elle nécessite deux décrets pour les médecins libéraux. Un premier décret d'application simple est sorti en juillet dernier, un deuxième (prévu pour octobre prochain) précisera les sanctions encourues par ces médecins libéraux en cas de refus de se plier à cette procédure de mise sous accord préalable.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature