Bien que les corticoïdes inhalés soient recommandés dans l'asthme persistant, leur effet à long terme chez des patients atteints d'asthme modéré, persistant et de survenue récente n'avait pas été établi. C'est le but de l'étude internationale START (inhaled Steroid Treatment As Regular Therapy) dont les résultats sont publiés dans le « Lancet ». Les résultats confortent la pratique puisque le budésonide (Pulmicort Turbuhaler, AstraZeneca) réduit significativement le risque de survenue d'événements sévères liés à l'asthme et prolonge le délai d'apparition du premier événement.
L'étude a été menée par Romain A. Pauwels (Gand, Belgique) et coll. sur la base d'un essai clinique en double aveugle randomisé, auprès de 7 241 patients enrôlés dans 32 pays. Ils étaient atteints d'un asthme modéré persistant depuis moins de deux ans et n'avaient pas reçu auparavant de traitement régulier par corticoïdes. Les sujets, âgés de 5 à 66 ans, ont reçu, en plus de leur traitement antiasthmatique habituel, pendant trois ans, une prise par jour de budésonide ou d'un placebo. La dose quotidienne inhalée était de 400 μg ou de 200 μg pour les enfants de moins de 11 ans. L'analyse a été faite en intention de traiter.
Au moins un épisode d'exacerbation sévère de l'asthme a été noté chez 198 des 3 568 patients sous placebo et chez 117 des 3 597 sujets effectivement traités (risque relatif : 0,56). Les patients sous budésonide ont eu moins souvent recours aux corticoïdes par voie générale et ont connu davantage de jours sans symptomatologie que ceux sous placebo.
Amélioration du VEMS
En ce qui concerne le VEMS, après bronchodilatateur, dans le groupe traité, il a augmenté de façon significative au terme d'un an. L'amélioration a persisté significativement à trois ans. Des résultats similaires ont été enregistrés pour le VEMS avant bronchodilatateur.
La tolérance du budésonide a été bonne. La fréquence et le type d'effets secondaires ont d'ailleurs été similaires dans les deux groupes. Onze décès ont été enregistrés au total (3 dans le groupe traité, 8 parmi ceux sous placebo). Un effet secondaire a été rencontré chez les enfants, il concerne la croissance. Pour ceux âgés de 5 à 15 ans, un léger ralentissement de la croissance a été relevé, chiffré à - 0,43 cm par an. Plus précisément, avant 11 ans, la perte de taille sur trois ans (par rapport au groupe placebo) a été de 1,34 cm. Supérieure au cours de la première année (0,58 cm), pour s'amenuiser par la suite avec 0,43 cm la deuxième année et 0,33 cm, la troisième. « Les bénéfices de ce traitement l'emportent sur l'effet modéré sur la croissance des enfants »,concluent les auteurs.
« Lancet », vol. 361, 29 mars 2003, pp. 1071-1076.
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