Bien que les sifflements respiratoires disparaissent chez la plupart des enfants après quelques années d'évolution, dans certains cas, à la faveur de facteurs environnementaux, ils se manifestent à nouveau à l'âge adulte dans le cadre de la maladie asthmatique. Les mécanismes qui sous-tendent les sifflements dépendent non seulement d'une augmentation de nombre de cellules inflammatoires présentes dans les voies aériennes, mais aussi de leur activation, libérant divers médiateurs pro-inflammatoires.
Certaines études étayent ces constatations, en révélant une association entre les symptômes asthmatiques et l'augmentation, dans le lavage broncho-alvéolaire, de la molécule soluble d'adhésion intercellulaire (sICAM-1) et de la protéine éosinophile cationique.
Des travaux déjà anciens ont montré que la dexaméthasone réduit la libération de médiateurs de l'inflammation comme le TNF alpha et, dans une moindre mesure, des prostaglandines E2 et du thromboxane B2 par les macrophages alvéolaires activés, chez les nourrissons ayant des sifflements, comme chez de jeunes enfants sains. Cette inhibition plaide en faveur de l'utilisation des corticoïdes, en particulier par voie inhalée, chez les nourrissons ayant des sifflements récurrents sévères.
L'effet bénéfique des corticoïdes a été démontré dans plusieurs études : leur administration par voie inhalée permet de réduire le recours aux corticoïdes oraux chez les enfants d'âge pré-scolaire, notamment dans les sous-groupes ayant des symptômes fréquents et des antécédents personnels et/ou familiaux d'asthme ou d'atopie.
Une récente étude a montré que l'hyperréactivité bronchique chez des nourrissons ayant présenté au moins trois épisodes de sifflements avant l'âge de 2 ans n'est pas prédictive de la persistance de l'asthme quatre ans plus tard ; chez les 129 jeunes enfants évalués, l'hyperréactivité a persisté à distance ; cependant, ceux ayant des sifflements persistants au long cours sont restés plus hyperréactifs que les enfants devenus asymptomatiques.
La molécule soluble ICAM-1
Ainsi, l'asthme débute tôt dans la vie et, comme chez l'adulte, il reflète un état inflammatoire chronique des voies aériennes . Cette affection nécessite un diagnostic précoce précis et un traitement sur mesure dès la première enfance, en particulier s'il s'agit de sifflements d'intensité sévère.
Chez les enfants d'âge préscolaire, les corticoïdes inhalés font partie intégrante du traitement antiasthmatique. Les différentes études indiquent que, prescrits à la posologie minimale efficace, ils entraînent une amélioration des symptômes, une diminution de la fréquence des épisodes d'exacerbations, un recours limité aux traitements de secours et une amélioration de la fonction pulmonaire et de la réactivité bronchique.
Un corticoïde inhalé, le fluticonasone propionate (Flixotide)*, a été évalué pendant un an chez des enfants âgés de 1 à 3 ans présentant des sifflements persistants, d'intensité modérée à sévère. Il a été prescrit à raison de 100 microgrammes deux fois par jour, et administré au moyen d'une chambre d'inhalation**, afin d'optimiser la prise. Ce traitement a amélioré les symptômes asthmatiques et réduit la fréquence des exacerbations de façon dose-dépendante. Les meilleurs répondeurs furent les jeunes enfants de plus de 2 ans ayant des symptômes fréquents et sévères et/ou des antécédents familiaux d'asthme.
Les études menées chez les très jeunes enfants asthmatiques ont indiqué que le fluticonasole propionate par voie inhalée a une bonne tolérance sur la croissance et le métabolisme osseux aux doses préconisées (100 à 200 microgrammes par jour chez l'enfant âgé de 1 à 4 ans).
Chez l'enfant plus âgé (4 à 14 ans), le fluticonasone peut être administré sous forme de Flixotide DISKUS, selon les recommandations de l'AMM.
D'après les communications des Pr Pierre Scheinmann (Paris) et Hans Bisgaard (Danemark).
Symposium GlaxoSmithKline, 5e Congrès international de pneumologie pédiatrique.
* La dose de Flixotide à préconiser est habituellement la moitié de la dose de béclométasone utilisée. Dès 1 an, Flixotide en aérosol-doseur, suspension pour inhalation, 50 à 100 microgrammes x2/j.
** BabyHALER.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature