ON VOUS LE RÉPÈTE chaque année : tous les contrats d'assurance-vie ne se valent pas, loin de là. Cette année encore, c'est le grand écart entre la tête et la queue du peloton.
Cependant, force est de reconnaître que si les rendements enregistrent comme prévu un retrait (la faiblesse des taux d'intérêt, depuis quelques années, induit une diminution des rendements des portefeuilles obligataires), la baisse est moins importante que prévue : avec un retrait de l'ordre de 0,10 point, la moyenne du crû 2006 se situe un peu au-dessus de 4 %. Soit, si l'on soustrait l'inflation (1,6 % en moyenne), un rendement net de l'ordre de 2,5 %.
De bons résultats en partie assurés par quelques vieilles obligations, comme l'importante émission d'OAT à dix ans en 1998, qui assurait un coupon de 8,50 %, mais qui va prendre fin en 2008.
Cinq pour cent pour le Conservateur.
C'est sans aucun doute le contrat en euros Arep du Conservateur qui se fait remarquer cette année en maintenant un rendement de 5 %, soit 21,61 % sur les trois dernières années. Un tel résultat s'explique par une gestion relativement plus risquée que celle de ses concurrents, avec en portefeuille, outre les obligations, quelque 20 % d'actions, d'obligations convertibles et de produits structurés qui en améliorent la performance globale. Le groupe garantit même un taux minimal de 4,5 % en 2007 pour le fonds Arep.
On remarquera aussi les 5,05 % des jeunes contrats Bourse Direct Vie et Apicil Epargne Investissement, mais le manque de recul ne permet pas d'en augurer l'avenir : opération marketing ou gestion performante ?
Dans le haut du panier, on retrouve, comme chaque année, les mêmes contrats. Les contrats Dynavie et Monceau Avenir Jeune rapportent 4,85 % en 2006 ; le plan Eparmil de l'Agpm Vie, 4,52 % (20,67 % sur trois ans) ; le compte épargne Carac, 4,50 % ; le contrat Retraite 2 Asac-Fapès d'Asac- Fapès (AGF), 4,48 % (20,19 % sur trois ans) ; Adif Epargne et Adif Optimum d'Adif Epargne (MMA) assurent un rendement en 2006 de 4,40 % (soit 20,11 % sur trois ans) ; les contrats Epi 1 et Epi Multiplacements de Prudence Vie rapportent 4,37 % (soit 20,09 % sur trois ans) ; le contrat multisupport Afer avec fonds en euros offre 4,33 % en 2006 (soit 19,87 % sur trois ans) ; les contrats Suisse Avenir et Swiss Life Retraite de Swiss Life offrent 4,20 % en 2006 (et respectivement 20,74 % et 21,08 % sur trois ans) ; le contrat Gaipare Selectissimo de Gaipare (AGF), 4,17 %.
Les médecins dorlotés par la Macsf.
Bonne nouvelle pour les médecins : le contrat en euros Retraite épargne santé (RES) de la Macsf, réservé aux professionnels du milieu médical ainsi qu'à leur proches, affiche un très bon rendement 2006 de 4,65 %, soit + 21,09 % sur les trois dernières années. Un résultat qui lui permet d'accéder à la première place du podium 2007 du magazine « Mieux Vivre votre argent », d'être récompensé par « Investir » et par un oscar du magazine « Gestion de fortune ». Car, au-delà des bons rendements distribués, la presse reconnaît que les réserves de la mutuelle sont rassurantes pour les rendements futurs (voir plus loin).
Les banques à la traîne.
Comme chaque année, il faut bien reconnaître que les établissements, pourtant gros pourvoyeurs de contrats, n'arrivent pas à offrir des résultats comparables à ceux des assureurs et des mutuelles, avec des rendements en général en dessous de la base des 4 %, voire des 3,50 %. La faute à leur gestion et à leur gourmandise en frais de gestion. Les Banques Populaires ont, par exemple, accordé 3,80 % sur Fructi-Placement (soit 16,54 % sur trois ans), BNP Paribas respectivement 3,90 et 3,70 % sur Multiplacts 2 et Multihorizons, la Caisse d'Epargne, 3,85 % sur Initiative Transmission ; le Crédit Agricole entre 3,40 % (Prediane) et 3,90 % (multisupport Predissime 9) sur ses différents contrats avec fonds en euros, le groupe Crédit Mutuel - CIC entre 3,85 % (Leridys, Leridys Avenir, Livret Assurance Retraite) et 4,05 % (Multisupport Plan Assur Horizons), la Banque Postale, 4 % sur ses contrats GMO, Solesio Vie et Vivaccio, LCL, entre 3,35 % (Lionvie Bleu Indien) et 3,90 % (multisupport Lionvie Vert Equateur).
On notera aussi l'influence des politiques commerciales sur les rendements accordés. Mieux vaut en effet ne pas avoir un vieux contrat que la banque ne vend plus : il risque fort de n'avoir qu'un rendement faible, les gains étant en majorité redistribués au placement vedette que l'établissement souhaite mettre en avant. On comprend que Nuances 3D de la Caisse d'Epargne tire la couverture à lui et offre 4 %, alors que le vieux contrat Initiatives Transmission n'a rapporté que 3,85 %.
Certains vont prendre des risques.
Dans l'actuel contexte de taux longs encore bas, beaucoup d'assureurs envisagent de donner un coup de pouce à leur contrat en euros, en augmentant par exemple la part investie sur des produits certes plus risqués, mais offrant des rendements potentiels supérieurs. A l'image de ce qui a déjà été réalisé par le Conservateur, mais aussi, dans une moindre mesure, par Afer, dont la présidente, Bénédicte Coste, aurait évoqué la possibilité d'investir 10 % du portefeuille en actions. De son côté, l'association Gaipare a déclaré avoir introduit «à côté d'une partie actions qui représente 8,5% de l'actif, de la performance absolue, à hauteur de 3% du portefeuille» et envisager de porter à 5 % de l'actif total cette part d'investissements. Car, en 2006, les actions auraient contribué, selon Gaipare, à assurer quelque 0,50 % du taux de rendement net final de 4,42 %.
D'autres ont des réserves.
Seconde tactique observée : la distribution progressive des excédents des années fastes pour assurer des rendements valables. Mais encore faut-il que le gestionnaire ait eu une âme de fourmi. L'Afer, par exemple, a toujours eu pour politique une distribution totale des bénéfices financiers aux assurés : en conséquence de quoi, il n'existe pas de provision pour participation aux excédents dans laquelle piocher.
A contrario, la Macsf profite largement de cette possibilité offerte aux assureurs de ne restituer aux assurés que 85 % de leurs bénéfices financiers, et donc d'engranger une provision qu'elle est ensuite tenue de redistribuer dans un délai de huit ans. Une stratégie qui lui offre donc une bonne marge de manoeuvre pour les années à venir. D'autant que, même pour donner ses 4,65 % de 2006, la Macsf n'a pas entamé ses réserves, profitant de ses investissements en obligations convertibles ; des provisions qui ont même augmenté de 20 millions d'euros en 2006, soit un total de 260 millions, pour 12 milliards d'actifs gérés.
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