A peine engagé, le chantier de la régionalisation lancé par le président et le directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) fait des vagues (« le Quotidien » du 13 juin). Présenté à l'ensemble des partenaires sociaux qui siègent au conseil d'administration, il se heurte déjà à une opposition déterminée du syndicat Force ouvrière, accusant ses auteurs de vouloir « casser la Sécurité sociale ».
La modernisation de l'organisation interne de l'assurance-maladie faisait partie des priorités affichées par le président CFDT de la CNAM, Jean-Marie Spaeth, lors de sa réélection au mois de septembre dernier. L'objectif affiché de cette réforme est de mettre en adéquation l'organisation territoriale de l'assurance-maladie, qui repose essentiellement sur une réseau de 129 caisses primaires avec une régionalisation accrue de notre système de santé, en créant des structures renforcées à ce niveau.
Lancée fin mai, la réflexion sur ce sujet a abouti à de premières orientations soumises aux membres du conseil d'administration de la CNAM. Or, pour le secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, il s'agit, ni plus ni moins, « d'un démantèlement du réseau de l'assurance-maladie ».
« Ce projet contient la mort programmée des caisses primaires d'assurance-maladie », s'insurge Force ouvrière qui accuse le nouveau directeur de la CNAM, Daniel Lenoir, « à travers une pseudo-réorganisation, de créer les conditions d'une privatisation de la Sécurité sociale en confondant un service public et une entreprise soumise aux nécessités de rentabilité, voire de concurrence ».
Indiquant qu'il ne laissera pas le président et le directeur de la CNAM « se comporter comme des grands patrons d'un groupe assurantiel privé », Marc Blondel estime « qu'ils seraient plus avisés de mettre à disposition les moyens nécessaires à la liquidation des stocks de feuilles de soins, au remboursement des prestations aux assurés sociaux dans des délais raisonnables, aux négociations d'une convention avec les professionnels de santé afin de maîtriser l'évolution des dépenses tout en assurant des soins de qualité et de proposer une amélioration du niveau des remboursements ».
Une commission de vingt-cinq personnes
La Caisse nationale d'assurance-maladie s'étonne de ces accusations qui, explique-t-elle, « témoigne d'une mauvaise compréhension de la démarche » engagée, comme elle tient à le rappeler avec l'aval de son conseil d'administration et en s'appuyant sur son projet de branche. « L'organisation de l'assurance-maladie n'est nullement en cause et notamment l'existence des caisses primaires », se défend-elle. D'autant que la réflexion n'en est encore qu'à ses débuts. Les travaux de la commission de 25 personnes mise en place à cet effet devraient en effet être soumis au conseil d'administration du 9 juillet avant de faire l'objet d'une vaste concertation interne, précise la CNAM.
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