MEME S'IL CONVIENT d'attendre le verdict du second tour des élections régionales et cantonales pour tirer les leçons de ces scrutins, les résultats de dimanche dernier, avec les bons scores de la gauche et les performances pour le moins médiocres de la droite, peuvent laissent planer quelques incertitudes sur l'avenir des projets du gouvernement en matière de santé et de protection sociale.
Les médecins ne s'y trompent d'ailleurs pas, qui s'interrogent peu ou prou sur la volonté du Premier ministre de poursuivre, en particulier, une réforme de l'assurance-maladie qui a déjà fait beaucoup de mécontents dans la population, avant même que l'on en connaisse le grandes lignes. Un paradoxe, mais qui montre une nouvelle fois que la Sécurité sociale est sans doute le bien public auquel tiennent avant tout les Français, qui ne sont pas disposés à voir entamer cet avantage social.
Mais la réalité des comptes n'est pas discutable et le chef du gouvernement, qu'il s'appelle demain Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy, ou François Fillon, devra s'attaquer à ce chantier.
Les résultats définitifs des scrutins régional et local peuvent, s'ils sont dans la lignée de ceux du 21 mars, accroître considérablement la difficulté de la prochaine équipe gouvernementale. Il n'est jamais simple de réformer en France. Il sera encore plus difficile de la faire au matin du 29 mars.
Dans ce contexte, il apparaît que les jours du ministre de la Santé, Jean-François Mattei, sont comptés, même si cela peut paraître injuste à ses partisans et à un certain nombre d'acteurs du monde de la santé - les syndicats médicaux (voir ci-dessous) sont loin de lui jeter la pierre. Mais Jean-François Mattei paie encore aujourd'hui sa désastreuse gestion de la malheureuse affaire de la canicule. Circonstance aggravante : il ne peut plus revendiquer le soutien de la grande majorité du monde médical. Le sondage publié par « le Quotidien » le 16 mars l'a clairement montré. Le mécontentement grandissant des spécialistes n'y est sans doute pas étranger.
Autre dossier délicat : l'hôpital. L'effervescence est aujourd'hui forte dans les établissements et malgré l'accord sur « la gouvernance » signé par la plupart des syndicats de médecins hospitaliers, on est loin du consensus. De leur côté, les personnels pourraient bien être tentés de faire monter la pression, encouragés par les revers électoraux du gouvernement, et histoire de montrer qu'il faudra compter avec eux. Et l'on connaît les répercussions d'une crise hospitalière sur la vie d'un équipe gouvernementale. C'est ainsi tout l'avenir du projet Hôpital 2007 qui est aujourd'hui posé.
Nul doute que le prochain gouvernement, quel que soit son chef, s'il ne veut renoncer à ces réformes d'envergure, devra agir avec prudence et habileté. Faute de quoi, les prochains mois pourraient être fort agités.
ELECTIONS REGIONALES
Assurance-maladie, hôpital : des réformes menacées ?
Publié le 23/03/2004
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> J. D.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7505
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