A 85 ans, elle revient enchantée d'un périple à travers les Etats-Unis. Mais elle a maigri ; elle est pâle. A son fils, au téléphone : « Assieds-toi. Je vais mourir. J'ai un cancer du pancréas. Le foie est touché. On me donne entre trois et six mois mais je ne crois pas que cela va durer aussi longtemps. »
Alors, elle décide de dire au revoir à ses nombreux amis. Elle les invite chez elle, tient à préparer elle-même les repas. Elle leur annonce le diagnostic, les réconforte, leur rend les cadeaux qu'ils lui ont donnés un jour.
Un mois est passé depuis le diagnostic. Elle est trop fatiguée et trop essoufflée pour traverser son salon. Elle est hospitalisée. Soins palliatifs. Ses amis viennent la voir. Le lendemain, un dimanche, elle est épuisée. « J'en ai assez. Plus de transfusions, plus de médicaments. Ils disent que j'en ai pour quelques semaines mais je ne les crois pas. »
Le lendemain, lundi, milieu d'après-midi. Son fils vient. On lui dit qu'elle refuse de prendre les appels téléphoniques et de recevoir les visites. Il entre. Elle le fixe de son regard perçant. « Assieds-toi », lui dit-elle. Il s'assied. Elle meurt.
«BMJ » du 24 janvier 2004, p. 202.
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