L'étude CLASS (Celecoxib Long term Arthritis Safety Study), multicentrique, randomisée en double aveugle, a porté sur 8 000 sujets souffrant d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde et traités soit par un AINS de référence, soit par le célécoxib, un inhibiteur de la COX-2 (Celebrex à une dose de 800 mg par jour, soit quatre fois la dose recommandée chez les patients souffrant d'arthrose). Les sujets ont tous été suivis cliniquement (à la recherche de signes d'intolérance gastro-intestinale) et biologiquement pendant au moins six mois et outre les paramètres hématologiques (hémoglobine et hématocrite à la recherche de signes d'hémorragie microscopique), une mesure des fonctions rénale et hépatique a été faite de façon systématique. Quatre mille sujets tirés au sort ont reçu une dose quotidienne de 800 mg de célécoxib et les autres sujets se sont vu prescrire soit de l'ibuprofène (2 400 mg/j), soit du diclofénac (150 mg/j).
En ce qui concerne la tolérance gastro-intestinale au bout de six à neuf mois, la sécurité a été exprimée en nombre d'événements/100 patients-années (%). Pour ce qui est des ulcères compliqués, ce chiffre est de 0,73 % chez les patients sous célécoxib contre 0,95 % chez les patients sous AINS (p = 0,45) ; pour les ulcères symptomatiques, ces chiffres sont respectivement de 1,12 % sous célécoxib contre 1,86 % sous AINS comparateur (p = 0,04). Le nombre de sujets perdant plus de 2 g/dl d'hémoglobine ou ayant une baisse de plus de 10 % de leur hématocrite a été plus faible chez les patients traités par célécoxib par rapport aux comparateurs. Du point de vue des effets indésirables cardio-vasculaires, aucune différence significative n'a été mise en évidence entre les deux groupes. L'incidence des œdèmes des membres inférieurs et de l'hypertension a été moindre chez les sujets sous anti-COX-2 que chez ceux sous ibuprofène. De même, on a déploré chez les patients sous diclofénac un nombre plus élevé d'altérations de la fonction hépatique que chez ceux sous célécoxib. Enfin, la tolérance cutanée de toutes ces molécules a été identique.
Mois d'incidents gastro-intestinaux
L'étude SUCCESS I (SUCcesive Celecoxib Efficacy and Safety Study in osteoarthritis) d'efficacité, de sécurité et de tolérance, a inclus 13 274 patients dans 39 pays pendant douze semaines. Elle avait pour but de comparer l'utilisation de célécoxib à deux dosages différents (200 ou 400 mg) à celle des AINS les plus prescrits dans les pays concernés (diclofénac 100 mg ou naproxène 1 000 mg par jour) ; 4 400 patients atteints d'arthrose du genou, de la hanche ou des mains ont reçu du célécoxib ; 950, du naproxène ; 3 489, du diclofénac. Les investigateurs ont procédé à une étude comparative de la gêne fonctionnelle à l'entrée dans l'étude, à six semaines et à douze semaines.
Dans cette étude, comparée aux AINS traditionnels, la prescription de célécoxib a réduit le risque d'ulcères compliqués de 87,5 % (p = 0,008) et limité les effets indésirables gastro-intestinaux (douleurs abdominales, dyspepsie et nausées) qui sont passés de 29 % à 18,6 %. L'incidence des consultations pour effets indésirables a baissé de façon parallèle ainsi que celle des hospitalisations liées à cette cause. Enfin, comparée aux AINS traditionnels, la prescription de célécoxib a réduit le risque de complications gastro-intestinales chez les sujets traités conjointement par aspirine à faible dose (à but de prévention primaire ou secondaire cardio-vasculaire chez des sujets à haut risque).
Pharmacovigilance et étude CLASS
Une analyse combinée des données de pharmacovigilance portant sur plus de 13 000 patients et sur les 8 000 volontaires de l'étude CLASS a montré que la prise de célécoxib n'est pas associée à une majoration du risque cardio-vasculaire par rapport aux AINS comparateurs (diclofénac, ibuprofène et naproxène). En raison de l'absence d'effet protecteur cardio-vasculaire primaire ou secondaire chez les sujets à risque, certains des patients inclus bénéficiaient d'une coprescription par aspirine à faible dose (moins de 325 mg/j). Les auteurs se sont intéressés à l'incidence de l'ensemble des manifestions cardio-vasculaires : atteinte coronaire, cérébro-vasculaire, atteinte périphérique artérielle ou veineuse.
Dans l'étude CLASS, l'incidence des effets indésirables cardiovasculaires était similaire (respectivement 1,3 % contre 1,2 %) dans les deux groupes, célécoxib ou comparateur ibuprofène ou diclofénac. Chez les sujets sans coprescription d'aspirine, ces chiffres étaient respectivement de 0,8 et 0,7 %. L'incidence des événements cardio-vasculaires dans le registre de surveillance de pharmacovigilance était elle aussi similaire, d'une part, chez les sujets sous célécoxib, d'autre part, chez ceux sous diclofénac, naproxène ou ibuprofène (respectivement 0,3 % contre 0,4 %). Dans le sous-groupe des patients ne prenant pas conjointement d'aspirine, ces chiffres étaient respectivement de 0,2 et 0,3 %.
Une conférence de presse organisée par Pharmacia et Pfizer à l'occasion du 65e Congrès de l'American College of Rheumatology.
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